Dès les temps les plus lointains, les hommes ont associé les poteries à leur vie quotidienne. Ce sont des fragments de céramique, reliques de nos très lointains ancêtres, qui prouvent que la glaise a toujours été associée intimement à la vie et à l’art. C’est aussi grâce à des poteries anciennes retrouvées dans un état de conservation parfaite, que nous sont parvenues des images de civilisations évanouies. Avec les siècles, la céramique a évolué pour devenir une des formes les plus raffinées des arts décoratifs. La porcelaine actuelle apparaît comme le sommet, l’aboutissement suprême de l’art de «la terre-cuite». C’est en Chine, à Nankin et à Kao-ling que prend naissance, dans la nuit des temps, la production de cette merveille, dont les vaisseaux des «Compagnies des Indes» apporteront quelques exemplaires en Europe. C’est un père Jésuite, le père d’Entrecolles, au début du 18e siècle, qui décrira le premier cette «industrie du feu et de la terre blanche». Les Allemands tenteront longtemps, et par tous les moyens, à pénétrer le secret et le mystère de la porcelaine chinoise. En 1770, la porcelaine est enfin fabriquée en France. On en fera, bientôt, beaucoup et partout. On en fait toujours et, comme à l’aube de l’histoire des hommes, elle continue à être intimement associée à leur vie quotidienne, malgré toutes les découvertes et les nouvelles matières qu’ont apporté le progrès et les connaissances scientifiques et techniques. De l’objet usuel au chef-d’œuvre ornemental, de la modeste demeure au palais seigneurial, présente et familière, la porcelaine participe sans relâche à la vie.