Actualités - CHRONOLOGIE
Suspendu de ses fonctions pendant la durée du procès le maire de Téhéran nie en bloc les accusations portées contre lui
le 08 juin 1998 à 00h00
Le maire réformateur de Téhéran Gholamhossein Karbastchi a réfuté en bloc les accusations de corruption portées contre lui et dénoncé une «machination politique», lors de la première audience dimanche d’un procès public qui oppose modérés et conservateurs iraniens. La justice a annoncé que le puissant maire de la capitale, proche du président modéré Mohammad Khatami, était relevé de ses fonctions pour la durée du procès, qui reprendra jeudi. M. Karbastchi, qui reste en liberté sous contrôle judiciaire, est accusé de «malversations, escroqueries, recettes illégales, gestion mauvaise, despotique et dictatoriale», selon l’acte d’accusation lu au début de l’audience. Il est accusé d’avoir financé, avec l’argent de la municipalité, la campagne électorale de certains candidats modérés pendant les législatives de 1996. Il lui est reproché également des ventes illégales de permis de construire, des expropriations irrégulières et des destructions d’espaces boisés à des fins de spéculation immobilière. Le total des malversations, selon la justice, porterait sur près de 5 millions de dollars, en monnaie iranienne, en pièces d’or ou en billets verts. La justice a également évoqué le nom de Ali Hachémi, un neveu de l’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, aujourd’hui haut responsable au ministère du Pétrole et membre de la faction modérée. M. Karbastchi, 44 ans s’est présenté au tribunal en souriant à la cinquantaine de journalistes iraniens et étrangers admis à assister aux débats. «Machination politique» Apparemment sûr de lui, il a qualifié les accusations de «mensongères» et a «contesté la compétence» du juge chargé de l’instruction du dossier. M. Karbastchi a dénoncé les «aveux obtenus par la force et par des pressions illégales», allusion aux accusations de torture portées par certains de ses collaborateurs emprisonnés ces derniers mois. Il a également affirmé qu’une fonctionnaire de la mairie avait été incarcérée et soumise à des «pressions psychologiques» pour dire qu’il entretenait des relations illégitimes avec certaines de ses collaboratrices. Le maire a également dénoncé une «machination politique», allusion à l’emprise du courant conservateur du régime sur l’appareil judiciaire. Il n’a pas contesté avoir avancé de l’argent à certaines personnalités modérées, mais affirmé que cela s’était fait dans la légalité et que ces sommes avaient été intégralement remboursées. Ce procès public contre un des personnages les plus influents d’Iran est sans équivalent dans les annales du régime islamique depuis la révolution de 1979. Selon des sources proches de la mairie, il pourrait durer des semaines, voire des mois. La première audience s’est tenue au complexe judiciaire imam Khomeiny, dans le centre de Téhéran, sous une forte protection des forces de l’ordre, qui ont dispersé environ 300 personnes, parmi lesquelles des partisans et des opposants au maire, qui tentaient de se rassembler. La radio nationale, diffusée sur l’ensemble du territoire, a retransmis dans l’après-midi l’intégralité des débats, et la télévision a largement fait état de ce procès dans son journal de la mi-journée. M. Karbastchi a été nommé à la tête de la mairie de Téhéran, une mégalopole de près de 10 millions d’habitants, en 1989, par le gouvernement de l’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. Il a joué un rôle capital dans l’émergence d’un mouvement politique modéré autour de M. Rafsandjani, puis de son successeur Mohammad Khatami. Le président de la cour, un religieux, l’hodjatoleslam Mohseni Fjei, a confirmé que «la suspension de M. Karbastchi de ses fonctions avait été notifiée au ministère de l’Intérieur», une information que M. Karbastchi a qualifiée de «sans importance». La mise en détention pendant onze jours en avril dernier du maire de Téhéran avait provoqué une violente crise politique avec des affrontements entre des manifestants pro-Karbastchi et des militants fondamentalistes. (AFP)
Le maire réformateur de Téhéran Gholamhossein Karbastchi a réfuté en bloc les accusations de corruption portées contre lui et dénoncé une «machination politique», lors de la première audience dimanche d’un procès public qui oppose modérés et conservateurs iraniens. La justice a annoncé que le puissant maire de la capitale, proche du président modéré Mohammad Khatami, était...
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