Actualités - CHRONOLOGIE
Trente leaders mondiaux à New York pour le sommet antidrogue de l'ONU
le 08 juin 1998 à 00h00
Trente chefs d’Etat et de gouvernement se retrouvent aujourd’hui à New York pour un sommet antidrogue des Nations Unies qui veut gagner en dix ans la guerre contre cette «menace globale». Le président américain Bill Clinton ouvre cette session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’achèvera mercredi. Le président français Jacques Chirac et les chefs de gouvernement italien et espagnol doivent aussi s’adresser aux représentants des 185 Etats membres de l’ONU. La plus forte représentation vient d’Amérique latine et centrale, dont pas moins de 15 chefs d’Etat vont faire le déplacement de New York. Ce sommet vise à élaborer une stratégie globale et concertée contre la production, le trafic et la consommation de drogue, présentée comme un des principaux fléaux qui menacent le monde en cette fin du 20e siècle. Pour cela, les Etats membres doivent s’engager sur un ambitieux programme de lutte dont le principal objectif est, selon l’ONU, «la réduction radicale et parallèle de l’offre et de la demande illicites de drogues d’ici à l’an 2008». L’ONU a identifié six domaines d’action: réduction de la demande, éradication des cultures, lutte contre le blanchiment d’argent, précurseurs chimiques, coopération judiciaire et amphétamines dont la consommation est en très forte progression. «Pour la première fois, la question de la réduction de la demande est mise sur le même plan que les autres mesures de contrôle des stupéfiants», s’est félicité, lors d’une conférence de presse à New York, l’Italien Pino Arlacchi, directeur général du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID), basé à Vienne. Les principaux pays producteurs de drogue — Afghanistan, Birmanie, Laos, Colombie, Pérou, Bolivie, Asie centrale —, sur qui porte l’essentiel des efforts de la lutte antidrogue, affirment en effet que ce sont les consommateurs occidentaux qui sont à la source du problème. Parallèlement, l’autre priorité est de réduire de façon significative la culture illicite de feuilles de coca, de fleurs de pavots et de plants de cannabis d’ici à 2008, en combinant répression policière et développement de cultures alternatives. Les Etats-Unis sceptiques Sur ce point, le sommet de New York sera suivi «de discussions concrètes» aux niveaux régional et national, a indiqué M. Arlacchi. Le responsable de l’ONU a chiffré à 500 millions de dollars par an le coût de ces mesures d’éradication, dont une part est déjà financée par certains pays producteurs, comme le Pérou et la Colombie. Néanmoins, les Etats-Unis restent sceptiques sur l’efficacité de ces mesures dans des pays aux régimes souvent corrompus et ne sont pas disposés à faire des contributions financières supplémentaires, selon le «Washington Post». Des organisations non gouvernementales, qui n’ont pas été invitées au sommet, ont aussi affirmé que la stratégie prônée par l’ONU et calquée sur la politique répressive des Etats-Unis avait montré sa «faillite» et ont plaidé pour des politiques «alternatives». Ethan Nadelmann, directeur de «The Lindesmith Center», un centre de recherches sur la drogue basé à New York, souligne ainsi que «la production de drogue est en hausse, les prix de la drogue sont en baisse, la consommation de drogue augmente». Selon les chiffres de l’ONU, la drogue (héroïne, cocaïne, cannabis et amphétamines) touche quelque 330 millions de personnes dans le monde. M. Arlacchi reconnaît que son organisation, avec un budget de 65 millions de dollars par an, n’a pas les moyens de «mener une guerre». Mais, a-t-il dit, ce sommet doit «donner confiance à la communauté internationale, pour qu’elle comprenne que nous pouvons agir et obtenir des résultats». L’ONU recommande ainsi de s’attaquer au nerf de la guerre, c’est-à-dire de viser le blanchiment de l’argent de la drogue par le système bancaire qui recycle au moins 200 milliards de dollars par an. (AFP)
Trente chefs d’Etat et de gouvernement se retrouvent aujourd’hui à New York pour un sommet antidrogue des Nations Unies qui veut gagner en dix ans la guerre contre cette «menace globale». Le président américain Bill Clinton ouvre cette session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’achèvera mercredi. Le président français Jacques Chirac et les chefs de gouvernement...
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