Actualités - CHRONOLOGIE
Il a d'ores et déjà l'appui de Washington Le plan antidrogue de l'ONU sera signé la semaine prochaine
le 06 juin 1998 à 00h00
Les Etats-Unis soutiendront le plan d’action qui doit être adopté la semaine prochaine lors du sommet antidrogue des Nations Unies, mais le principal consommateur mondial de stupéfiants demeure sceptique quant à son efficacité. Le sommet doit s’ouvrir lundi à New York en présence du président américain Bill Clinton et des représentants des 185 Etats membres, dont 30 chefs d’Etat ou de gouvernement, et s’achever mercredi prochain. La session spéciale de l’ONU sera «un événement international très important», a estimé le responsable de la lutte antidrogue à la Maison-Blanche, Barry McCaffrey, ajoutant que Washington soutiendra les plans d’action dans les six secteurs qualifiés de prioritaires par les Nations Unies. Il s’agit de la réduction de la demande, de la lutte contre le blanchiment d’argent, l’éradication des cultures, les amphétamines, les précurseurs chimiques et la coopération judiciaire. Quelque 13 millions d’Américains se droguent et dépensent pour ce faire 60 milliards de dollars par an, a précisé M. McCaffrey. Le nouveau plan de l’ONU devant être approuvé à New York met en place une stratégie sur dix ans destinée à obtenir des «résultats significatifs et mesurables» concernant une réduction de la demande de drogue. Les signataires de ce plan d’action s’engagent à développer en même temps «des stratégies pour éliminer ou réduire de façon importante la culture illicite de feuilles de coca, de plants de cannabis et des fleurs de pavot d’ici 2.008», selon la «déclaration politique» mise au point par une commission dont les travaux ont été approuvés à Vienne en mars dernier par les représentants de 130 pays. M. McCaffrey a estimé que l’envergure du problème de la drogue était telle que seule une réponse globale pourrait faire face à des phénomènes aussi complexes que le blanchiment de l’argent, qui «pèse», selon lui, «quelque 500 milliards de dollars par an». Gouvernements corrompus La mise en place du plan de l’ONU aurait un coût approximatif de 4 milliards de dollars étalés sur les dix prochaines années. «Il n’est pas de pays au monde, bien évidemment, qui puisse atteindre un résultat significatif si l’on ne fait pas un effort concerté, probablement supervisé par l’ONU», a dit M. McCaffrey. Cependant, selon le «Washington Post», des responsables de la lutte antidrogue à la Maison-Blanche ont affirmé à l’ONU que Washington n’est pas disposé à faire des contributions financières supplémentaires considérables pour des programmes d’éradication dont la mise en place dépendrait de gouvernements corrompus ou peu respectueux des droits de l’homme. Les pays considérés comme prioritaires par l’ONU pour ces programmes d’éradication sont l’Afghanistan, la Birmanie, le Laos, la Colombie, l’Inde, le Mexique, le Pakistan et le Vietnam. Le responsable de la lutte antidrogue aux Nations Unies, l’Italien Pino Arlacci, propose de nouveaux mécanismes pour l’éradication de cultures qui ont obtenu des résultats encourageants en Afghanistan et en Birmanie. «Nous soutenons entièrement ce concept, mais les doutes, le scepticisme, viennent du sentiment que cela ne peut réussir, qu’il s’agit de quelque chose d’extrêmement irréaliste», a expliqué au «Post» un responsable de la Maison-Blanche. «Malgré le fait qu’il y a beaucoup de scepticisme et beaucoup de frustrations concernant la réduction des cultures, il faut reconnaître qu’il y a eu récemment des résultats spectaculaires» dans le monde, a toutefois indiqué Bary McCaffrey. Le Pérou, considéré sur cette question comme l’élève exemplaire des Etats-Unis en Amérique latine, a ainsi pu réduire ses cultures de 40%. M. McCaffrey a cité en exemple également le Mexique, la Thaïlande, qui en vingt ans a réduit sa production de façon considérable, ne représentant aujourd’hui plus que 1% de celle de l’Asie du Sud-Est, ou le Pakistan, dans sa lutte contre l’opium. (AFP)
Les Etats-Unis soutiendront le plan d’action qui doit être adopté la semaine prochaine lors du sommet antidrogue des Nations Unies, mais le principal consommateur mondial de stupéfiants demeure sceptique quant à son efficacité. Le sommet doit s’ouvrir lundi à New York en présence du président américain Bill Clinton et des représentants des 185 Etats membres, dont 30 chefs d’Etat...
Les plus commentés
Aoun recevant Baerbock : « Israël a rejeté toutes les propositions » pour se retirer des cinq points au Liban-Sud
Le Liban est-il menacé d’une nouvelle guerre ?
Le Liban est l'un des pays les plus malheureux du monde selon un rapport mondial