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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Au cours d'une conférence de presse de 40 minutes Chirac insiste sur la détermination de la France à relancer le processus de paix (photos)

«Il est vraiment superbe, ce cèdre». Cette exclamation spontanée, c’est le président de la République française, M. Jacques Chirac, qui l’a lancée en déroulant les deux rubans entrelacés à l’effigie des drapeaux libanais et français, entourant le premier panneau de signalisation du centre-ville. Ici, comme à toutes les autres étapes de sa visite de deux jours au Liban, M. Chirac a su trouver les mots du cœur pour s’adresser aux Libanais. Avec les yeux de l’ami qui veut voir les aspects positifs là où les Libanais ne retiennent que le marasme, la crise et une sorte de désenchantement, il a mis l’accent sur les efforts de reconstruction et surtout, sur la réconciliation , qui, selon lui, progresse au même rythme. Bref, si, sur le plan régional, il a plutôt établi un constat d’échec, évoquant l’agonie du processus de paix, tout en insistant sur la détermination de la France à refuser la résignation, il a réitéré l’appui de son pays à tous les Libanais. Au cours d’une conférence de presse de près de 40 minutes — ce qui est rare pour un chef d’Etat dans un pays étranger —, le président français a rappelé la position de son pays au sujet de la résolution 425 des Nations Unies, qui, a-t-il dit, doit être appliquée à la lettre et sans conditions, comme toutes les résolutions internationales. Il a aussi clairement affirmé que, selon lui, la paix ne peut être morcelée. Souriant et chaleureux, M. Chirac a répondu à toutes les questions, sauf à une seule car elle a été posée en anglais. «Ici, on parle français», a-t-il déclaré fermement. Et, après avoir mis fin à la conférence de presse, il a tenu à saluer personnellement les journalistes. Ce qui fut l’occasion de lui poser une dernière question sur son sentiment après deux nuits à la Résidence des Pins — haut lieu historique — et M. Chirac a répondu simplement: «J’ai eu beaucoup d’émotion». Monument aux morts français La dernière journée libanaise de M. Chirac a commencé tôt, par une première cérémonie dans le jardin de la Résidence des Pins. A 9h15, le chef de l’Etat français, escorté de la délégation qui l’accompagne, a déposé une couronne aux couleurs de la France sur le monument dédié aux 153 militaires français tombés au Liban . Une stèle spéciale a été érigée, en hommage aux 16 membres du personnel de l’ambassade victimes du «terrorisme», dont l’ambassadeur Louis Delamare, le chercheur Michel Seurat et l’attaché militaire, le colonel Christian Gouttière. A 9h30, le président français a entamé sa conférence de presse, en présence des membres de la délégation et de l’ambassadeur de France, M. Daniel Jouanneau. M. Chirac a parlé d’abord de la Résidence des Pins dont «la réhabilitation parfaitement exécutée nous a permis de vivre un moment fort». Il a ensuite évoqué les sujets débattus au cours de ses entretiens avec les responsables libanais, rappelant que les relations entre la France et le Liban «sont excellentes et denses. Elles couvrent les domaines économiques et culturels, notamment les accords du programme Cèdre avec les universités accréditées au Li-ban ». A une question sur le report de la rencontre entre le secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, et le président du Conseil libanais, M. Rafic Hariri, qui devait se dérouler à Paris, M. Chirac a répondu qu’alors qu’il se trouvait à Paris, M. Annan s’était déclaré disposé à rencontrer M. Hariri, mais celui-ci devant quitter la France, la rencontre n’a pas été possible. Elle aura probablement lieu à New York, au cours de la prochaine visite de M. Hariri aux Etats-Unis. En réponse à une autre question, le président français a rappelé que Paris a condamné les essais nucléaires indiens et pakistanais car ils constituent «un double danger pour l’équilibre stratégique de cette partie du monde et pour la survie même du régime de non-prolifération nucléaire». M. Chirac a précisé que les deux parties devraient renoncer à procéder à de nouveaux essais «et prendre des mesures de confiance pour faire baisser la tension». Le processus de paix Au sujet du processus de paix, M. Chirac a déclaré qu’il avait récemment appelé, avec le président égyptien Hosni Moubarak, à une «conférence des sauveteurs de la paix» en référence à celle qui avait été organisée il y a deux ans à Charm el-Cheikh et qui avait été appelée «la conférence des bâtisseurs de la paix». Le président français a expliqué qu’à l’époque, il y avait des visionnaires qui voulaient la paix. Il y a eu ensuite le changement de gouvernement en Israël, qui a entraîné un arrêt progressif du processus de paix. «Il faut, a-t-il dit, trouver une initiative pour le réanimer et relancer une dynamique». L’idée est de rassembler le plus grand nombre de pays concernés, dans un premier temps sans Israël, pour relancer le processus de paix, en rappelant quelques principes: pas de sécurité sans la paix, la terre contre la paix, bref, les grandes idées de Madrid et d’Oslo. «Il faut, a dit le président Chirac, que tout le monde soit conscient que la sagesse réside dans cette relance. Ensuite, on pourra élargir la rencontre». Commentant la réaction négative d’Israël à la proposition franco-égyptienne, M. Chirac a déclaré: «Nous ne sommes pas soumis, dans cette affaire, à la réaction d’Israël». Au sujet du retrait israélien du Liban-Sud, M. Chirac a précisé que la France n’a pas de proposition, mais si on le lui demande, elle est prête à contribuer à une force de paix. Interrogé sur la position d’Israël ,il a déclaré: «Je ne suis pas là pour distribuer de bons et mauvais points». De même, il a rejeté le mot «pression», affirmant que c’est par le dialogue qu’il faut tenter de convaincre Israël que son intérêt et celui de son peuple consistent à vivre en sécurité, en harmonie avec ses voisins. «Et pour cela, il faut faire la paix». Pas de choix parmi les Libanais Enfin, le président français a rappelé la position de son pays vis-à-vis de la 425: «Comme toutes les résolutions des Nations Unies, elle doit être appliquée à la lettre, sans être renégociée ou même commentée». Il a réitéré l’appui de la France à une paix globale, affirmant que celle-ci ne «peut être coupée en petits morceaux». Enfin, il a déclaré que la France ne s’éloigne pas des chrétiens. Elle est aux côtés de tous les Libanais. «Votre richesse, c’est précisément ce multiconfessionnalisme. Nous ne faisons pas de choix parmi les Libanais. Nous sommes avec eux tous». Enfin, à une question sur la visite du président syrien Hafez el-Assad à Paris au cours des prochains mois, le chef de l’Etat français a déclaré que son pays souhaite établir des relations amicales avec la Syrie, comme avec les autres pays de la région. «Je me suis moi-même rendu en Syrie, il y a deux ans, et comme cela fait longtemps qu’un chef d’Etat syrien n’est pas venu en France, il est normal que M. Assad décide de s’y rendre prochainement». Prié de dire si la paix est encore possible et si la France et l’Europe possèdent réellement une marge de manœuvre, M. Chirac a déclaré: «Même si la marge de manœuvre n’existe pas, il faut la créer, surtout si on a la paix rivée au cœur et à l’esprit. La France ne se résignera pas».
«Il est vraiment superbe, ce cèdre». Cette exclamation spontanée, c’est le président de la République française, M. Jacques Chirac, qui l’a lancée en déroulant les deux rubans entrelacés à l’effigie des drapeaux libanais et français, entourant le premier panneau de signalisation du centre-ville. Ici, comme à toutes les autres étapes de sa visite de deux jours au Liban, M....