Le conseil supérieur du Parti national libéral a évalué hier les résultats des municipales au Mont-Liban au cours de la réunion qu’il a tenue sous la présidence de son chef, M. Dory Chamoun, dont la liste avait remporté les élections à Deir el-Kamar. Le parti s’est félicité de l’affluence massive des électeurs aux urnes, dimanche dernier tout en formulant certaines réserves au sujet de l’opération électorale. Il a réclamé le report du scrutin à Beyrouth mettant en garde contre une hégémonie du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, (qu’il n’a pas toutefois nommé) sur la capitale. Au sujet des élections dans les différents cazas du Mont-Liban, le PNL a vu dans la forte affluence aux urnes «une victoire de la démocratie et une preuve qu’elle est ancrée dans l’esprit des Libanais qui sont attachés à la liberté et au droit à l’autodétermination». Le parti a toutefois jugé qu’il aurait été possible d’éviter les erreurs que comportaient les listes d’électeurs et s’est arrêté sur la «répartition minutieuse des personnes naturalisées sur quelques régions bien choisies». Il s’est indigné de ce que les voix de ces personnes ont été «utilisées en tant que blocs à des fins électorales». «C’est ce qui prouve d’ailleurs le bien-fondé de notre opposition à la naturalisation de personnes qui ne méritent pas d’avoir la nationalité libanaise ainsi que nos craintes concernant les répercussions négatives des naturalisations sur l’équilibre national», a indiqué le PNL dans son communiqué. Concernant Beyrouth, il a réitéré son opposition à ce que les élections dans la capitale se déroulent sur base d’une seule circonscription, jugeant nécessaire que les quartiers forment chacune une circonscription, à l’instar de nombreuses capitales en Occident, pour aboutir à une représentation authentique des électeurs au sein du conseil municipal et pour obtenir un développement équilibré de tous ces secteurs». Le PNL a affirmé redouter que «les allégations de certaines parties sur la nécessité de parvenir à un équilibre (communautaire au sein du conseil municipal), ne soient qu’une couverture à leurs tentatives d’imposer leur hégémonie sur le conseil municipal de la capitale et de spolier ainsi la décision des Beyrouthins». Le PNL faisait ainsi allusion au chef du gouvernement, M. Rafic Hariri. «D’où notre appel à un report des élections à Beyrouth afin de régler le problème existant par le recours à plusieurs petites circonscriptions», a poursuivi le PNL qui a appelé ceux qui sont en faveur d’une seule circonscription dans la capitale, à «cesser de prétexter l’unité ou autres (slogans) parce que l’équilibre et le développement réels ainsi que la représentation authentique restent les garanties les plus importantes pour l’unité de Beyrouth et des Beyrouthins».