Une partie du plan de sauvetage international à l’Indonésie nécessite des ajustements en raison de la détérioration de la situation, a indiqué jeudi le responsable Asie-Pacifique du Fonds monétaire international (FMI), Hubert Neiss. «Le cadre macroéconomique devra être adapté à la nouvelle situation», a déclaré M. Neiss à la presse. M. Neiss s’exprimait après un entretien avec le président Jusuf Habibie, au pouvoir depuis une semaine, qu’il a assuré du soutien du FMI. «La situation est malheureusement plus difficile qu’avant», a ajouté M. Neiss citant la chute de la production, la hausse de l’inflation, et les incertitudes pesant sur le cours de la roupie. M. Neiss se trouve à Djakarta jusqu’à samedi pour déterminer si les conditions actuelles autorisent un déblocage du versement d’une tranche d’un milliard de dollars que le FMI avait suspendu la semaine dernière après la démission du président Suharto en attendant que la situation s’éclaircisse. Cette tranche fait partie d’un programme de sauvetage international de 43 milliards de dollars mis sur pied par le FMI avec la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et des prêteurs bilatéraux. «C’est dans le troisième secteur, celui du cadre macroéconomique, que les données ont changé et que le programme (du FMI) doit être adapté», a ajouté M. Neiss en référence notamment à l’inflation, la balance des paiements ou le taux de change. Les deux autres grands secteurs concernent les réformes structurelles (comme le démantèlement des monopoles) et la réforme du secteur financier (les banques), qui n’ont pas besoin d’ajustements mais doivent être accélérées, a-t-il ajouté. «La réforme du secteur financier est une pièce centrale du programme du FMI devenue urgente. Il n’y aura pas de révision, mais il y a un besoin de consolidation et d’accélération des réformes», a expliqué M. Neiss. M. Habibie, qui a rencontré l’expert du FMI pendant 45 minutes au Bureau présidentiel, a expliqué à M. Neiss les orientations de son nouveau gouvernement. «Le président a expliqué qu’une de ses priorités était de faire repartir l’économie, de contrôler l’inflation», a déclaré M. Neiss. (AFP)