Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Face aux conservateurs soutenus par Belgrade Les réformateurs monténégrins à l'épreuve des urnes

Les élections législatives anticipées de dimanche au Monténégro mettront à l’épreuve le pouvoir réformateur de son jeune président Milo Djukanovic face aux conservateurs soutenus par Belgrade. Au-delà du renouvellement du Parlement de cette petite république (640.000 habitants), le scrutin a pour enjeu l’avenir même de la fédération qu’elle forme avec la Serbie (10 millions) depuis l’éclatement de l’ex-Yougoslavie il y a six ans. Ces législatives détermineront dans une large mesure la composition de la Chambre des républiques (Chambre haute) du parlement yougoslave. En vertu de la constitution, le Monténégro élit la moitié (20) des députés de cette chambre, qui a un droit de veto sur les décisions de la Chambre des représentants (Chambre basse) du Parlement yougoslave. M. Djukanovic, un réformateur pro-occidental de 36 ans, a été élu en octobre contre son prédécesseur Momir Bulatovic, 41 ans, fidèle du président yougoslave Slobodan Milosevic qui refuse de reconnaître la validité de cette élection obtenue, selon lui, de façon frauduleuse. MM. Djukanovic et Bulatovic dirigent les deux principaux partis monténégrins, le Parti démocratique des socialistes (DPS) et le Parti socialiste populaire (SNP). Dix-sept formations sont en lice, mais le scrutin sera dominé par une lutte serrée entre le SNP, qui prône le resserrement des liens avec la Serbie, et la coalition «Vivre mieux», dirigée par le DPS, qui milite pour l’octroi d’une plus grande autonomie au Monténégro et son ouverture au monde occidental. Depuis l’entrée en fonction de M. Djukanovic à la mi-janvier, le fossé n’a cessé de s’élargir entre Belgrade et Podgorica. Sur un pied d’égalité Fort du soutien de l’Occident à la démocratisation qu’il a lancée dans sa république, M. Djukanovic a appelé à la création d’un front réformiste dans toute la Yougoslavie. IL n’accepte plus que le Monténégro soit «le satellite d’une autorité centrale» et exige qu’il soit traité sur un pied d’égalité avec la Serbie, conformément à la constitution. M. Milosevic, de son côté, tente par tous les moyens de neutraliser ce rebelle qui ne manque pas une occasion de le noircir en dénonçant sa politique «désastreuse» et son régime «autocratique». Belgrade accuse pêle-mêle M. Djukanovic de «trahison», de collusion avec l’Occident, de contrebande et de faire le jeu des séparatistes albanais du Kosovo. La crise s’est aggravée avec la nomination la semaine dernière, à l’instigation de M. Milosevic, de M. Bulatovic au poste de premier ministre yougoslave. Le Parlement monténégrin a réagi en refusant de reconnaître le nouveau pouvoir exécutif fédéral, d’autant que M. Bulatovic en a chassé les ministres monténégrins réputés pour leur fidélité à son rival. M. Bulatovic milite pour «une Yougoslavie unie» et le renforcement du pouvoir central au détriment des républiques. Il a annoncé qu’il allait proposer au parlement yougoslave de voter une loi fusionnant les services de sécurité fédéraux avec ceux de la Serbie et du Monténégro. Belgrade prendrait ainsi le contrôle de la police secrète monténégrine, un des piliers du pouvoir de son président. Selon un récent sondage, M. Djukanovic et sa politique sont approuvés par 42% des Monténégrins, le parti de son adversaire étant crédité de 30% d’intentions de vote. (AFP)
Les élections législatives anticipées de dimanche au Monténégro mettront à l’épreuve le pouvoir réformateur de son jeune président Milo Djukanovic face aux conservateurs soutenus par Belgrade. Au-delà du renouvellement du Parlement de cette petite république (640.000 habitants), le scrutin a pour enjeu l’avenir même de la fédération qu’elle forme avec la Serbie (10 millions)...