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Actualités - CHRONOLOGIE

Cannes : le cinéma européen a dominé une sélection en prise avec son temps (photos)

Le cinéma européen a dominé la sélection officielle au 51e Festival international de Cannes qui a baissé le rideau dimanche soir avec une édition résolument en prise avec son temps, ancrée dans les problèmes sociaux en cette fin de millénaire. Chômeurs de Glasgow, enfants des rues de Medellin, de Djogjakarta ou de Lisbonne, «galériennes» du nord de la France, familles au bord de la crise de nerf, handicap, inceste, traités sur un ton réaliste ou provocant, ont souvent donné une couleur sombre aux écrans de Cannes, alors que dehors, le soleil était de la fête. Le cru 98 a été jugé dans l’ensemble de bonne tenue, avec d’excellentes surprises en dehors de la compétition, à commencer par «La pomme» de la benjamine iranienne de 18 ans, Samira Makhmalbaf. Mais les festivaliers n’ont pas eu le grand coup de cœur qui parfois embrase la Croisette, même si «La vie est belle» de Roberto Benigni ou «Dance Me to My Song» de l’Australien Rolf de Heer ont bouleversé le public. De nouveaux talents comme le Français Erick Zonca et le Danois Thomas Vinterberg, se sont imposés aux côtés de réalisateurs confirmés, vétérans de la Riviera, comme le Britannique Ken Loach, le Grec Theo Angelopoulos, l’Italien Nanni Moretti, le Français Patrice Chéreau, ne facilitant pas la tâche du jury présidé par le cinéphile italo-américain Martin Scorsese. Glamour Un jury qui, pour la première fois de l’histoire de Cannes, comprend autant de femmes que d’hommes et qui attendait de l’émotion, une ouverture d’esprit, du cœur et des tripes. Hollywood avait délégué deux poids lourds pour l’ouverture et la clôture, avec «Primary Colors» et le gigantesque saurien «Godzilla», monstre surgi des océans à la suite des essais nucléaires français. Mais entre les deux, les films américains n’ont pas vraiment convaincu, que ce soit le très attendu «Fear and Loathing in Las Vegas» de Terry Gilliam, le «Velvet Goldmine» de Todd Haynes, tous les deux branchés musique des années 70, ou «Claire Dolan» de Lodge Kerrigan, une production française. «Variety», la «bible» des professionnels, s’étonnait de l’absence sur la Croisette du «meilleur de la production américaine actuelle», citant «He Got Game» de Spike Lee et «Bulworth» de Warren Beatty dont l’affiche ornait pourtant les palaces cannois, ou «The Horse Whisperer» de Robert Redford. L’Asie était représentée par deux habitués du circuit des festivals, deux Taïwanais, la vieille garde avec Hou Hsiao-hsien, et la jeune garde avec Tsai Ming-liang, à travers deux univers totalement différents. Le premier avait choisi de se tourner vers le passé, en visitant les bordels somptueux de Shanghaï au siècle dernier, tandis que le second nous prédit un avenir apocalyptique, désespérément noir, glauque et pluvieux en l’an 2001. Après les fêtes du cinquantenaire l’an dernier, le Festival de Cannes, dont l’image est plus «glamour» que les deux autres grands festivals européens, la Berlinale et la Mostra de Venise, jouait forcément cette année sur un registre moins paillettes. Du strass et des stars, il y en eut pourtant avec John Travolta, Emma Thompson, Claudia Schiffer, Kate Moss, Laetitia Casta, Johnny Halliday, Gérard Depardieu et Carole Bouquet, Sophie Marceau, Elton John, Gong Li, Jean Reno et surtout la resplendissante Sharon Stone et, hors festival, Sly Stallone et Bruse Willis en tournée promo pour la dernière superproduction de l’été «Armageddon». (AFP)
Le cinéma européen a dominé la sélection officielle au 51e Festival international de Cannes qui a baissé le rideau dimanche soir avec une édition résolument en prise avec son temps, ancrée dans les problèmes sociaux en cette fin de millénaire. Chômeurs de Glasgow, enfants des rues de Medellin, de Djogjakarta ou de Lisbonne, «galériennes» du nord de la France, familles au bord de la...