Actualités - CHRONOLOGIE
Idoia Lopez Riano, tigresse incontrôlable et ex-Etarra
le 26 mai 1998 à 00h00
La militante de l’organisation armée basque ETA Idoia Lopez Riano, alias «la Tigresse», a créé autour d’elle une véritable légende en raison de son allure féline, de son passé sanglant et de son caractère incontrôlable. Grande, élancée, grands yeux verts et longs cheveux noirs bouclés, Lopez Riano, 34 ans, a été écrouée à la fin de la semaine dernière à la prison française de Fleury-Mérogis dans l’attente de son transfert vers l’Espagne, où elle est accusée de 23 assassinats. Fille de travailleurs castillans installés dans la ville basque de Renteria, Idoia Lopez Riano est née le 19 mars 1964 à Saint-Sébastien. Initiée dès son plus jeune âge aux thèses indépendantistes radicales, elle rejoint la «lutte armée» à l’âge de 18 ans. Selon la police espagnole, son «baptême du sang» a lieu le 16 novembre 1984, alors qu’elle fait partie du «commando Oker», actif au Pays basque. Ce jour-là, elle abat dans la ville-frontière d’Irun le Français Joseph Couchot, soupçonné par l’ETA d’être lié aux Groupes antiterroristes de libération (GAL). Dans les six mois qui suivent ce premier attentat, «la Tigresse» assassine encore un trafiquant de drogue et un policier. Puis, en 1986, elle rejoint le «commando Madrid», l’un des mieux organisés et des plus redoutables de l’organisation séparatiste basque. Commence alors une des plus violentes campagnes d’attentats qu’ait connue la capitale espagnole. Le 25 avril, une voiture piégée saute au passage d’une patrouille de la Garde civile: cinq agents sont tués sur le coup. Le 17 juin, trois militaires meurent mitraillés dans leur voiture. Le 14 juillet, une nouvelle voiture piégée explose sur une place: douze morts. Entre deux actions violentes, «la Tigresse» mène une vie dissolue. Elle passe ses nuits dans les discothèques de Madrid, a de nombreuses aventures amoureuses, dont une avec un garde civil, qui apprendra plus tard par la presse la véritable identité de sa «fiancée». Ces frasques, peu compatibles avec la vie en clandestinité, attirent à Lopez Riano les foudres de ses chefs. Dans une autobiographie parue en 1997, le «repenti» de l’ETA Juan Manuel Soares Gamboa raconte quelques autres «exploits» de son ancienne camarade. «La Tigresse» attire tous les regards dans les rues de Madrid avec ses tenues provocantes et son maquillage extravagant. Elle rate même un attentat pour être tombée en extase, au moment crucial, devant la vitrine d’un magasin de vêtements. En septembre 1986, elle est exclue du «commando Madrid» pour indiscipline chronique. Repérée par la police, elle se réfugie en France, puis en Algérie en 1987. Elle réapparaît trois ans plus tard dans le «commando Barcelone». Mais s’oppose violemment au chef du groupe, le célèbre «général» de l’ETA José Luis Urrusolo Sistiaga, qui la fait renvoyer en France. Le parcours de «la Tigresse» s’arrête brusquement le 25 août 1994 à Aix-en-Provence (sud-est de la France), où elle est arrêtée alors qu’elle voyageait en voiture en compagnie d’un autre militant de l’ETA. Le 24 octobre 1986, la justice française la condamne à cinq ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs et port d’armes prohibées. Elle a fini de purger cette peine samedi dernier et les autorités françaises ont autorisé son expulsion vers Madrid. (AFP)
La militante de l’organisation armée basque ETA Idoia Lopez Riano, alias «la Tigresse», a créé autour d’elle une véritable légende en raison de son allure féline, de son passé sanglant et de son caractère incontrôlable. Grande, élancée, grands yeux verts et longs cheveux noirs bouclés, Lopez Riano, 34 ans, a été écrouée à la fin de la semaine dernière à la prison...
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