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Actualités - REPORTAGE

Revue hebdomadaire des marchés financiers La bonne tenue de la livre se confirme

Le retour d’une certaine confiance dans les placements au Liban ainsi que la prise de conscience du caractère souvent exagéré du pessimisme de naguère concernant l’aggravation de la dette publique, après le succès de l’émission d’un milliard de dollars en euro-obligations pour le compte du Trésor libanais fin mars, ont continué de soutenir la demande de la livre sur le marché des changes de Beyrouth. En effet, le «billet vert» est demeuré généralement offert encore la semaine dernière, les opérateurs ne paraissant guère sensibilisés par le retour de la politique sur le devant de la scène locale avec le développement de la polémique concernant les municipales, à quelques mois des présidentielles. Pourtant, le volume des affaires restait toujours peu étoffé et les fluctuations des taux de change très uniformes quoique laissant finalement un solde positif pour la livre. Dans cette évolution, il faut reconnaître que les «grands» détenteurs de capitaux ne se sont pas départis encore de leur réserve, préférant garder une marge importante de sécurité en manipulant leurs positions de change. De ce fait, l’essentiel de l’offre de dollars semble venir de la petite et moyenne «clientèle» et de l’entrée en lice de quelques non-résidents qui, mesurant les risques, ont fait finalement le pari de la livre sous le rapport de sa rentabilité dans un contexte de stabilité monétaire d’ici la fin de l’année. Cela étant et compte tenu de l’action permanente de la Banque du Liban (B.D.L.), la baisse du dollar ne devait en aucun cas dépasser les limites prescrites. Celle-ci, en procédant à l’abaissement de son taux d’intervention à l’achat du dollar de 1513,50 à 1513,00 L.L. en un premier temps, puis de son taux «symbolique» à la vente de 1525,50 à 1525,00 L.L en un deuxième temps, est parvenue à le faire clôturer, vendredi dernier, au taux moyen indicatif de 1519,00 L.L. contre 1519,50 L.L. à la fin de la semaine se terminant au vendredi 15 mai, soit en léger repli, devenu coutumier, de 0,03% en moyenne, correspondant au taux d’appréciation de la livre pendant la même période. Mais, eu égard à la prépondérance de l’offre du dollar, les établissements de crédit de la place ont continué de le négocier pratiquement au-dessous de ce taux indicatif, au bas de la fourchette d’intervention de la B.D.L., soit entre 1512,75 et 1513,25 L.L. et avec un point d’ancrage à 1513,00 L.L. jusqu’à la fin de la semaine dernière, contre 1513,25 et 1513,75 L.L. et avec un point d’ancrage à 1513,50 L.L. à la fin de la semaine qui l’avait précédée. Vulnérabilité du dollar à l’étranger A l’étranger, les marchés des changes internationaux ont fonctionné la semaine dernière, sous le double signe du statu quo monétaire observé aux Etats-Unis et de la démission du président Suharto. Le dollar, qui devait une partie de sa fermeté auparavant à la crise politique en Indonésie dont les répercussions négatives risquaient de s’étendre sur les économies du sud-est asiatique, ne tardait pas à perdre son rôle de «monnaie-refuge» après que le président Suharto eut renoncé à ses fonctions sous le coup des manifestations populaires pour épargner à son pays un bain de sang. Un peu plus tôt, les anticipations de hausse des taux d’intérêt américains, qui étaient aussi à l’origine de l’engouement manifesté pour le «billet vert», devaient tourner court à l’issue de la réunion du comité de l’open market qui avait décidé de maintenir en l’état la politique de crédit de la Réserve fédérale (Fed). Ainsi, les investisseurs, débarrassés de leurs préoccupations concernant l’avenir de leurs placements dans le sud-est asiatique, ont estimé devoir prendre leurs gains sur le dollar après avoir constaté que leurs anticipations concernant l’évolution des taux d’intérêt américains n’ont pas été prises en compte. Cela d’autant qu’ils venaient d’apprendre que les fondamentaux de l’économie aux Etats-Unis témoignaient d’un début de ralentissement qui ne justifierait plus un prochain durcissement de la politique monétaire de la Fed. A cet égard, ils ont été très influencés par l’aggravation du déficit commercial américain qui aurait augmenté de 7% en mars dernier pour atteindre le chiffre record de 13,03 milliards de dollars, jamais connu depuis janvier 1992, contre 12,2 milliards en février, sous l’effet de l’accroissement des importations de 3,8%, dans une proportion plus grande que celle des exportations ( 3,3%), ce qui est censé préfigurer une prochaine perte d’allure de la croissance. Ce sentiment a été davantage renforcé par l’annonce d’une sensible diminution de 2,3% des mises en chantier de logement aux Etats-Unis conjuguée à une baisse de 3,3% des permis de construction le mois dernier, témoignant du marasme que traverse ce secteur-clé considéré comme étant la locomotive de l’économie, surtout qu’il s’est avéré que le nombre des demandeurs d’allocations-chômage aurait augmenté de 8000 personnes pendant la deuxième semaine de ce mois à la suite des suspensions d’emplois dues au ralentissement de l’économie. Cela étant, le dollar s’est montré assez vulnérable surtout vers la fin de la semaine, à la veille d’un long week-end chômé aux Etats-Unis pour le «Memorial Day» aujourd’hui, clôturant à New York, vendredi dernier, en comparaison avec la fin de la semaine qui l’avait précédée comme suit : — 1,7595 D.M. contre 1,7850 (-1,43%). — 1,4650 F.S. contre 1,4870 (-1,48%). — 5,8910 F.F. contre 5,9865 (-1,60%). — 1735,00 lires contre 1760,00 (-1,42%). — 1,6295 pour un sterling contre 1,6275 (-0,12%). — 135,90 yen, après 136,50, contre 134,30 (+1,19% au lieu de +1,64%). Affaiblissement de l’or Les cours de l’or ont éprouvé beaucoup de peine à se maintenir au-dessus du seuil des 300,00 dollars l’once, sur quelques ventes bénéficiaires entraînées par la détente des prix pétroliers et l’apparition de signes de ralentissement économique aux Etats-Unis. C’est ainsi que la parité de l’once a dû clôturer la semaine, vendredi dernier, à 299,70 dollars contre 300,45 dollars à la fin de la semaine se terminant au vendredi 15 mai, en léger repli de 0,25% en moyenne. Quant à l’argent-métal, dont le marché est très spéculatif, il a été sévèrement affecté par les liquidations mensuelles de fin de mois, le ramenant vendredi dernier, à New York, à 5,23 dollars l’once contre 5,59 dollars à la fin de la semaine se terminant au vendredi 15 mai, en forte baisse de 6,44% en moyenne.
Le retour d’une certaine confiance dans les placements au Liban ainsi que la prise de conscience du caractère souvent exagéré du pessimisme de naguère concernant l’aggravation de la dette publique, après le succès de l’émission d’un milliard de dollars en euro-obligations pour le compte du Trésor libanais fin mars, ont continué de soutenir la demande de la livre sur le marché...