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Actualités - CHRONOLOGIE

La vie reprend prudemment dans la capitale indonésienne (photo)

La vie semblait reprendre prudemment son cours normal dans la capitale indonésienne au lendemain d’une journée historique qui a vu la fin de 32 ans du régime absolu du président Suharto. Très peu de militaires étaient visibles dans les rues ensoleillées où la circulation automobile était à nouveau à peu près normale après presque une semaine de vie au ralenti, sinon de paralysie. La vieille ville chinoise de la capitale et la plupart des quartiers commerciaux ont été dévastés, pillés et incendiés lors de violences jeudi et vendredi derniers qui ont coûté la vie à au moins 500 personnes. Vendredi matin, les étals des marchés de quartier sont ouverts, apparemment bien approvisionnés. Les banques et la Bourse, fermées depuis 48 heures, ont également rouvert mais un banquier européen, à son bureau dès les premières heures de la matinée, remarquait que les cadres expatriés de la plupart des établissements financiers avaient été évacués et que l’activité ne commençait que lentement. «A ma connaissance, aucun et en tout cas pas nous n’en sommes au point où nous envisageons de faire revenir nos expatriés à Jakarta», a ajouté ce banquier qui ne peut être identifié. Ces départs sur une grande échelle risquent de coûter très cher au pays économiquement en ruines et qui a besoin, non seulement de capitaux mais également de cadres, pour envisager de commencer à se relever. La presse annonce en grand titre sobre le départ de «Bapak» — titre respectueux — Suharto et l’accession au pouvoir de M. Habibie avec plusieurs photos de la cérémonie au palais présidentiel. Elle montre aussi la jubilation des étudiants célébrant au siège du Parlement qu’ils occupent depuis lundi. Les colonnes de la presse reflètent également le débat en cours sur la «constitutionnalité» de la passation de pouvoir, notant qu’elle aurait dû être faite au siège du Parlement. Ce à quoi certains experts font remarquer que son occupation par les manifestants crée un cas de «force majeure» et que les conditions de la fin du président Suharto et du début de celui de M. Habibie ne peuvent être attaquées légalement. La presse se fait également l’écho du débat sur la durée pendant laquelle le président Habibie restera en place, constitutionnellement jusqu’en 2003, la fin du mandat en cours, ou s’il sera contraint à organiser des élections anticipées. Dans sa première allocution jeudi soir, M. Habibie n’a fait aucune allusion à une telle possibilité et a affirmé sa volonté de faire des réformes «graduelles». Les étudiants demandent pour leur part des réformes «totales et immédiates» et demandent aussi sa démission. La presse de vendredi confirme également que c’est l’armée qui, en décidant mercredi soir qu’elle ne soutiendrait plus le président Suharto, l’a forcé à accepter l’inévitable et à présenter sa démission immédiate. Le sort du «roi javanais», dont l’armée a garanti la sécurité alors qu’un nombre grandissant de voix, notamment Amien Rais, le dirigeant musulman qui a été le fer de lance de ses opposants, demande sa mise en jugement, n’est pas connu. Il est en général admis que M. Suharto, qui aura le mois prochain 77 ans, est reclus dans sa résidence privée de Cendana, à Menteng, dans le centre huppé de Jakarta où le dispositif de sécurité était vendredi le même qu’à l’accoutumée. Le lieu où se trouvent ses enfants est également un sujet de discussion, mais il semblerait, selon des sources diplomatiques, que ses trois fils et ses trois filles se trouvent, tout au moins encore, en Indonésie. Les enfants de Suharto sont l’objet d’une haine particulière de la population en raison des richesses fabuleuses qui leur sont prêtés et qu’ils auraient accumulé en quelques années en bénéficiant de monopoles et privilèges divers, quand ce n’était pas d’injections monumentales directes de crédits de banque d’Etat dans leurs affaires. (AFP)
La vie semblait reprendre prudemment son cours normal dans la capitale indonésienne au lendemain d’une journée historique qui a vu la fin de 32 ans du régime absolu du président Suharto. Très peu de militaires étaient visibles dans les rues ensoleillées où la circulation automobile était à nouveau à peu près normale après presque une semaine de vie au ralenti, sinon de paralysie. ...