Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES
La gestion de l'eau pose des problèmes de plus en plus complexes au Liban
Par DE HAUTEVILLE Gérard, le 16 mai 1998 à 00h00
Pour la sixième session de la commission pour le développement durable, plusieurs organisations, tels la «Chambre de commerce Internationale», le «PNUD» et d’autres ONG, se sont regroupées au siège des Nations Unies à New York. Quatre représentants du monde arabe étaient présent parmi les cinquante-trois participants. Le thème développé a porté sur les ressources hydrauliques. Le Liban y était présent et une présentation a été donnée par M. Raphaël Debbané, délégué de la CCI. Les ressources en eau représentent un enjeu stratégique très important et de nombreux conflits sont même nés sous ce prétexte. Si des régions comme le Canada sont particulièrement privilégiées par le volume de leur réserves et leur ressources en eau, les régions du monde arabe, elles, doivent faire face à un problème crucial dans l’avenir. Le Liban est, pour sa part, en position tout à fait favorable du point de vue des possibilités d’accumulation et de précipitations. Toutefois, la mauvaise gestion de ce patrimoine vital reste un facteur qui vient entacher cet avantage. L’utilisation de l’eau est répartie entre l’irrigation des cultures, la consommation d’eau potable et son utilisation dans l’industrie. En fait, pour le Moyen-Orient, c’est l’agriculture qui est la plus grande utilisatrice de l’eau. Le tableau ci-dessous démontre clairement lu lien direct qui existe entre la proportion d’utilisation de l’eau dans les différents pays et leur niveau de développement humain. La part de l’industrie est aussi significative du développement économique et l’on comprend combien l’eau est vitale pour l’évolution des nations. Selon le rapport de M. Débbané, le Liban consomme environ 1,4 million de mètres cubes d’eau par an. Si la moitié provient des eaux de pluies recueillies, l’autre moitié est en fait pompée des nappes souterraines. C’est sans doute là que le bât blesse; en effet, le manque de moyens mis en place, tels des lacs collinaires ou encore l’irrigation couverte, implique une perte de 60% environ des ressources annuelles. Le Liban étant par contre un pays à forte densité de population, la consommation d’eau va en s’accélérant et des mesures devraient être prises d’ici 2015, date à laquelle la consommation d’eau aura doublé. Malheureusement, la solution idéale nécessiterait, selon les experts, quelque 1,9 milliard de dollars, alors que le budget total du Liban par an n’est que de 7 milliards. Les solutions libanaises Ici, comme dans bien d’autres domaines, le secteur privé libanais se propose de prendre le relais d’un Etat englué dans ses dépenses. Ainsi, afin de faire face aux investissements nécessaires à la prochaine consommation d’eau au Liban, des concessions de l’Etat seront données au secteur privé, sous forme de BOT. Toutefois, ce système ne permettra de financer que la part de l’eau potable. S’agissant de l’eau d’irrigation, le montant des fonds à engager et la difficile rentabilité des projets impliquent obligatoirement des aides accordées à l’Etat libanais par les institutions financières internationales qui contribuent à la reconstruction et au développement du Liban. Enfin, le rapport précise que les eaux usées du Liban sont évacuées à 80% directement dans les puits et les rivières. Pour limiter ce grave danger de pollution, un investissement de deux milliards supplémentaires serait nécessaire. Pour toutes ces question, le «PNUD» et la «FAO» ont déjà été interrogés et un plan dans la région de Baalbeck-Hermel est déjà proposé. A quand la réalisation? Durant cette réunion qui a eu lieu à New York, d’autres nombreuses idées innovatrices ont été projetées donnant lieu à des transferts de technologies en matière d’environnement de plusieurs pays d’Occident vers les pays les plus démunis.
Pour la sixième session de la commission pour le développement durable, plusieurs organisations, tels la «Chambre de commerce Internationale», le «PNUD» et d’autres ONG, se sont regroupées au siège des Nations Unies à New York. Quatre représentants du monde arabe étaient présent parmi les cinquante-trois participants. Le thème développé a porté sur les ressources hydrauliques....
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