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Actualités - OPINION

A la Salle Montagine du CCF Gaswan Zerikly : l'art de maîtriser un piano ..

Présenté par le Mouvement de solidarité pour le Liban, l’agence Nouvel Horizon et le Centre culturel français de Beyrouth, Gaswan Zerikly a donné un concert de piano à la salle Montaigne où ont résonné les partitions de Schubert, Ravel et Falla. Joli mélange où ont été groupées les couleurs allemandes françaises et ibériques. Avec aisance et maîtrise, Gaswan Zerikly, détenteur de plus d’un prix et au parcours de concertiste international remarqué, a donné au public le plaisir de changer de registre, de tonalité, et surtout de monde sonore. Mais hélas on ne dira jamais assez la mauvaise qualité de son de ce piano, même s’il est un Steinway... Toujours est-il que le jeune pianiste a offert aux mélomanes, techniquement parlant, une prestation sans faille... Dès les premières mesures de la fantaisie «Wanderer» de Franz Schubert, l’univers plein de douceur et de rêverie de l’auteur du «Roi des Aulnes» a submergé la salle de radieuses images sonores. Somptueuse narration aux scintillements multiples à travers ces mouvements alternant avec une étonnante souplesse calme et fougue maîtrisée. Changement de cap et d’atmosphère avec la gravité majestueuse de «La pavane pour une infante défunte» de Ravel. «Incomplète et sans audace», avait dit Ravel à son propos. Jugement que l’on partage peu aujourd’hui tant cette «pavane» nous touche par ses sonorités aux luisances insaisissables... Ensuite, «une sonatine», écrite en 1905, et qui révèle l’esprit plein de liberté et surtout le sens de la poésie d’un Ravel souvent plus proche d’un monde onirique que de la réalité... Chatoyances perceptibles que l’on retrouve, surtout dans ces dissonances surprenantes. La sonatine de Ravel: on se dit que tout est dans la sonorité et puis on découvre, ce soir-là, un Ravel de la nostalgie classique, avec des élans romantiques inouïs et un scintillement, une luminosité des sonorités qui ne viennent jamais briser le fil d’un lyrisme mélodique... Après l’entracte, place aux emportements ibériques avec Manuel de Falla. Pièces espagnoles évoquant l’Aragon et l’Andalousie mais aussi «cubana» et «Montanesa». Accords impétueux et rythmes martelés où les jardins de l’Espagne sont brusquement foisonnants et mystérieux tel un poème de Carcia Lorca... Rythmes toujours échevelés avec la «danse de Malévero» suivis de la célèbre et passionnée «danse rituelle du feu» tirée de «l’amour sorcier». Magique et incantatoire, cette danse a eu sous les doigts du pianiste toute la vivacité et l’incandescence d’une flamme rebelle à tout emprisonnement... Beau récital de piano donné par un véritable artiste qui se garde bien de l’étiquette de virtuose. Nuance, précision, tempérament, tout était là pour cette longue ovation gratifiée d’un bis.
Présenté par le Mouvement de solidarité pour le Liban, l’agence Nouvel Horizon et le Centre culturel français de Beyrouth, Gaswan Zerikly a donné un concert de piano à la salle Montaigne où ont résonné les partitions de Schubert, Ravel et Falla. Joli mélange où ont été groupées les couleurs allemandes françaises et ibériques. Avec aisance et maîtrise, Gaswan Zerikly, détenteur...