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Actualités - CHRONOLOGIE

L'ours brun des Carpates fait le bonheur des chasseurs et la terreur des bergers

L’ours brun qui vit dans les forêts des Carpates fait le bonheur des fortunés chasseurs occidentaux mais est haï par les bergers roumains qui, pour protéger leurs troupeaux, l’affrontent avec pour seules armes leurs matraques et leurs chiens. Dans les régions de Bistrita (Nord), Brasov et Sibiu (centre), le randonneur qui s’aventure sur les crêtes des Carpates s’expose à des sensations fortes en croisant sur son chemin le redoutable ours brun, dont le poids atteint parfois 500 kilos et la taille plus de 2 mètres. Deux trophées d’ours bruns chassés en Roumanie détiennent le record mondial du Conseil international de chasse. L’un d’eux qui mesure plus de 2,60 mètres a été abattu en 1983 dans les forêts de Harghita (centre) par l’ancien dictateur Nicolae Ceausescu, un chasseur invétéré. Les chasseurs occidentaux, qui peuvent traquer l’ours brun depuis la chute du communisme en 1989, déboursent chaque année une fortune pour satisfaire leur passion. Ces chasseurs, principalement des Allemands et des Autrichiens, sont environ 1.500 à se rendre annuellement en Roumanie. Ils payent au moins 10.000 dollars pour rentrer chez eux avec un trophée d’ours. Depuis 1992, quelque 140 ours par an ont été abattus en Roumanie, selon des statistiques officielles. «L’ours est une espèce protégée par la loi», assure Nicolae Selaru, le président de l’Association roumaine de chasseurs et pêcheurs (ARCP). En voie de disparition dans plusieurs pays d’Europe, l’ours brun prolifère dans les forêts de Roumanie qui abritent près de 5.400 plantigrades, et le ministère de l’Environnement, par le biais de la chasse, contrôle l’évolution de l’espèce. Ainsi, leur nombre doit baisser pour se stabiliser autour de 4.000 ours, un chiffre «optimal», selon le ministère roumain de l’Environnement. La chasse à l’ours n’est autorisée que deux fois par an du 1er septembre au 31 décembre et du 15 mars au 15 mai et uniquement dans les régions où par leur grand nombre les ours mettent en danger les vies humaines et provoquent d’importants dégâts dans les fermes. Le berger, ennemi héréditaire Les bergers roumains, ennemis héréditaires des ours, défendent leurs troupeaux matraque à la main, lançant leurs chiens sur l’animal sauvage. Toutefois, dans cette lutte inégale plus d’une dizaine de bergers sont chaque année tués. Pour eux, il est exclu de sortir le fusil ou de mettre des pièges. Abattre un ours sans autorisation est formellement interdit quelle que soit la situation, et les peines pour braconnage vont jusqu’à trois ans de prison. En octobre, deux bergers de Bran (centre), où se trouve le célèbre château du comte Dracula, ont été déchiquetés, sous les regards d’un garçonnet, par un «monstre» d’environ 300 kilos qui terrorisait régulièrement le village. Fin 1997 encore, un garçon de 4 ans a été tué et plusieurs autres villageois blessés par un ours affamé dans un hameau de la région de Vrancea (est). Pour empêcher les ours de descendre vers les habitations dans certaines régions, les gardes-chasse les nourrissent eux-mêmes, leur laissant dans les forêts de la viande ou des glands de chêne. (AFP)
L’ours brun qui vit dans les forêts des Carpates fait le bonheur des fortunés chasseurs occidentaux mais est haï par les bergers roumains qui, pour protéger leurs troupeaux, l’affrontent avec pour seules armes leurs matraques et leurs chiens. Dans les régions de Bistrita (Nord), Brasov et Sibiu (centre), le randonneur qui s’aventure sur les crêtes des Carpates s’expose à des...