Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Kirienko prescrit la rigueur pour sortir la Russie de la crise (photo)

Le candidat au poste de premier ministre Sergueï Kirienko a affirmé vendredi que la Russie était plongée dans une profonde crise économique et sociale, et a prescrit une cure de rigueur pour redresser la situation. «Ce qui m’inquiète beaucoup plus que ma propre candidature, c’est le chemin que prend le pays, or il faut reconnaître que la situation est très difficile», a lancé M. Kirienko devant les députés de la Douma, appelés à se prononcer dans la journée sur son investiture à la tête du gouvernement. Le premier ministre par intérim a notamment rappelé que la chute des cours du pétrole coûterait de 30 à 40 milliards de roubles (5 à 8 milliards de dollars) à la Russie. Ce technocrate libéral de 35 ans, au cours d’un discours très technique de trente minutes, n’a en rien cherché à séduire. Il a implicitement accusé le précédent gouvernement, dont il faisait partie, d’avoir entretenu des équipes pléthoriques de cadres inefficaces: «Il faut reconnaître que la question des cadres constitue l’une des principales faiblesses de l’Etat», a déclaré M. Kirienko. Pour résoudre ce problème, a-t-il dit, «il faut non seulement améliorer la formation, mais il faut aussi une volonté politique. Les ministres comme les cadres doivent être choisis selon des critères de pragmatisme et de professionnalisme et non selon des critères d’affinités politiques». «Il faut établir la responsabilité personnelle des dirigeants, autrement c’est la porte ouverte à la corruption», a ajouté le responsable qui dirige la gouvernement, par intérim, depuis trois semaines déjà. La dette extérieure La Russie, selon lui, doit de doute urgence réduire sa dette extérieure, et se soumettre à une cure de rigueur budgétaire. Evoquant une «situation critique dans le domaine social» et «une menace de crise en ce qui concerne la dette», M. Kirienko a notamment affirmé: «Au moment de la chute de l’URSS, la dette extérieure était de 109 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle est de 120 milliards. Si on ne change rien d’ici 2003, ce sont 70% du budget fédéral qui seront consacrés à la dette». Selon lui, 13% du budget fédéral étaient consacrés au service de la dette globale en 1996. Ce ratio s’est élevé à 24% en 1997, et sera de 30% cette année. «Un bon Etat est un Etat modeste, a ajouté M. Kirienko. Le gouvernement fédéral doit commencer par lui-même. Si l’on réduit les dépenses de l’administration, il faut commencer par le gouvernement». «Les revenus réels de la population baissent, et maintenant plus de 32 millions de personnes, soit presque un quart de la population, ont des revenus inférieurs au minimum vital», a-t-il encore averti. «La question essentielle à laquelle nous tous devons répondre, c’est que ces derniers six mois, le gouvernement n’a cessé de parler de croissance économique, mais pas un seul habitant du pays n’en a senti les effets». «Il ne faut pas mentir aux gens, a-t-il martelé, n’importe quel audit montrerait les pourcentages effrayants de perte dans le secteur industriel». M. Kirienko s’est également posé en défenseur du rouble, «visage extérieur de la Russie», estimant qu’une dévaluation serait «inacceptable». «L’avenir de la Russie, c’est une société humaine et démocratique, avec une économie de marché, et, à cet égard, le sens du développement de la Russie sera inchangé», a cependant ajouté le favori de Boris Eltsine pour reprendre en main les destinées du pays. (AFP)
Le candidat au poste de premier ministre Sergueï Kirienko a affirmé vendredi que la Russie était plongée dans une profonde crise économique et sociale, et a prescrit une cure de rigueur pour redresser la situation. «Ce qui m’inquiète beaucoup plus que ma propre candidature, c’est le chemin que prend le pays, or il faut reconnaître que la situation est très difficile», a lancé M. Kirienko devant les députés de la Douma, appelés à se prononcer dans la journée sur son investiture à la tête du gouvernement. Le premier ministre par intérim a notamment rappelé que la chute des cours du pétrole coûterait de 30 à 40 milliards de roubles (5 à 8 milliards de dollars) à la Russie. Ce technocrate libéral de 35 ans, au cours d’un discours très technique de trente minutes, n’a en rien cherché à séduire. Il a...