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Actualités - CHRONOLOGIE

Le siège d'Eltsine, symbole de la confiance des occidentaux

La présence ce week-end de Boris Eltsine au sommet de Birmingham symbolise le désir des pays riches de ménager et de soutenir la nouvelle Russie, promue au rang de puissance démocratique malgré une économie et une vie publique bien éloignées des critères occidentaux. Pour la première fois depuis le sommet de Munich en 1992, où Boris Eltsine avait fait une brève apparition avec le statut d’invité, la rencontre de samedi et dimanche s’appellera officiellement G8, succédant au «G7 plus un», puis au «Sommet des huit», formule intermédiaire inventée l’an dernier par les Etats-Unis à Denver. Ce retour de la Russie parmi les grandes puissances politiques «civilisées» était l’un des buts avoués de Boris Eltsine, après les tergiversations diplomatiques de l’après-URSS. Son entrée comme membre à part entière au G8 est le symbole le plus éclatant de sa réussite. Pour transformer le succès en triomphe, le président russe rêve désormais d’organiser un G8 à Moscou la dernière année de son mandat, en l’an 2000. «Si M. Ryutaro Hashimoto (le premier ministre japonais), mon cher ami, cédait l’an 2000 à la Russie, et prenait 2001, on pourrait organiser le sommet du G8 en Russie. J’en serais reconnaissant, à lui en tant qu’ami, et aussi à tous ceux qui soutiendraient cette proposition», a-t-il déclaré. En intégrant pas à pas Boris Eltsine dans leur club, les Sept (Etats-Unis, Canada, Japon, Grande-Bretagne, France, Allemagne et Italie) visent depuis six ans le même but: assurer la stabilité d’un régime contrôlant l’un des deux plus puissants arsenaux nucléaires de la planète, et favoriser la transition vers l’économie de marché d’un pays de 148 millions d’habitants aux gigantesques richesses naturelles. Mais la traditionnelle photo de famille du sommet, sur laquelle Boris Eltsine posera comme un grand parmi les grands, ne saurait dissimuler la réalité: la Russie n’est pas un pays riche, et son influence sur les courants économiques mondiaux reste très faible. Sous perfusion du FMI et de la Banque mondiale, l’Etat russe est asphyxié par les dettes, peine à payer ses salariés, et ne parvient pas à attirer l’investissement étranger, faute d’un environnement politico-juridique stable et rassurant. Les têtes pensantes du Kremlin ne se bercent pas d’illusions: «Sur le plan politique, la Russie ne peut pas s’intégrer davantage. Elle discute d’égal à égal avec tous les pays du G7», indique Alexandre Livchits, proche conseiller du président pour les Affaires économiques. «Mais sur le plan financier, tout n’est pas aussi formel», constate-t-il, «je suis sûr que nos partenaires veulent nous voir devenir membres à part entière des structures financières et économiques, mais là, tout dépend de nous-mêmes, de nos finances publiques». (AFP)
La présence ce week-end de Boris Eltsine au sommet de Birmingham symbolise le désir des pays riches de ménager et de soutenir la nouvelle Russie, promue au rang de puissance démocratique malgré une économie et une vie publique bien éloignées des critères occidentaux. Pour la première fois depuis le sommet de Munich en 1992, où Boris Eltsine avait fait une brève apparition avec le...