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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Cannabis , une culture de rente en Afrique

Les saisies de drogues en provenance ou à destination de l’Afrique, malgré un accroissement sensible en 1997, ne semblent pas correspondre à des réseaux ou à des circuits géographiques organisés, explique Christiane Dubois, l’une des responsables du bureau des fraudes des douanes françaises. Selon elle, «l’Afrique s’intègre dans la géopolitique générale et aucune tendance lourde» ne peut être définie à partir des chiffres de saisies et des arrestations en raison de l’éventail de formes de trafic. Le principal fournisseur de résine de cannabis est resté le Maroc, avec 13 tonnes saisies en provenance directe et le double récupéré à la frontière espagnole. Sur environ 3.000 personnes arrêtées en infraction à ce sujet, le dixième est originaire d’Afrique, les deux-tiers d’entre elles venant du Maghreb. En 1997, selon les douanes, les saisies d’héroïne sont passées de 4 à 8,3 kilos, par rapport à 1996, alors qu’elles ont baissé considérablement au plan général. Pratiquement aucune saisie de cocaïne n’a été effectuée. La même année, les douaniers ont découvert au total une tonne d’herbe de cannabis venue d’Afrique centrale. Plus de la moitié du trafic transite par des voies commerciales, conteneurs, colis et courrier express. La plupart du temps, les passeurs sont des «mulets», individus démunis à qui les trafiquants confient une valise, un billet d’avion, un nom et parfois une adresse. Ils sont souvent arrêtés à l’aéroport par des policiers ou des douaniers intrigués par un passeport neuf ou par leur allure. Selon Alain Labrousse, le directeur de l’Observatoire géopolitique des drogues (OGD), le cannabis est devenu une «culture de rente», semblable à celle du café, du cacao ou de l’arachide dans nombre de pays africains. La production d’un dixième d’hectare de cannabis, a-t-il calculé, équivaut à celle de 30 hectares de cacao. Au Maroc, précise le directeur de l’OGD dans un article repris au début de l’année par «Problèmes économiques», une des revues de la documentation française, «près de 70.000 hectares produisent de 1.500 à 2.000 tonnes de haschisch». Sur le plan des drogues chimiques, le Mandrax ou méthaqualone est quasiment une spécialité de l’Afrique australe. Sur 21 tonnes de ce sédatif saisies dans le monde, 15 ont été découvertes en Afrique. Les troubles qu’ont traversé les pays d’Afrique ont également favorisé la production, la vente et la consommation des drogues. L’une des seules saisies de cocaïne à destination de ce continent a été effectuée au Havre en 1995, les 156 kilos partaient pour la Sierra Leone en butte à une sanglante rébellion. A la faveur des désordres, ils auraient sans doute été renvoyés à d’autres destinataires. (AFP)
Les saisies de drogues en provenance ou à destination de l’Afrique, malgré un accroissement sensible en 1997, ne semblent pas correspondre à des réseaux ou à des circuits géographiques organisés, explique Christiane Dubois, l’une des responsables du bureau des fraudes des douanes françaises. Selon elle, «l’Afrique s’intègre dans la géopolitique générale et aucune tendance...