Actualités - CHRONOLOGIE
Mise en garde de l'armée aux étudiants qui réclament la démission du président Emeutes en Indonésie contre le régime de Suharto (photo)
le 06 mai 1998 à 00h00
L’armée indonésienne a lancé hier une sévère mise en garde aux étudiants qui manifestent pour obtenir la démission du président Suharto, au pouvoir depuis une trentaine d’années. Au moins 40 étudiants ont été blessés par la police lors de manifestations dans plusieurs régions du pays qui ont pratiquement tourné à l’émeute, notamment dans la ville de Medan, au nord du pays. Dans le même temps, le gouvernement a annoncé de fortes hausses de prix pour les carburants, l’électricité et les transports. Après avoir rencontré le chef de l’Etat, le général Wiranto, ministre de la Défense et chef d’état-major des armées, a estimé que les manifestations antigouvernementales tournaient à l’anarchie. L’homme, qui est considéré comme le no 2 du régime, a donné l’ordre à ses généraux de prendre des «mesures énergiques» pour empêcher que les cortèges étudiants ne sortent des campus. «Il est prouvé que si les étudiants sortent des campus, les manifestations deviennent incontrôlables. On l’a bien vu à Medan. C’est pourquoi, j’ai donné l’ordre à mes subordonnés de prendre des mesures énergiques contre des activités qui, à l’évidence, tournent à l’anarchie, comme c’est le cas à Medan», a dit le ministre. Medan, sur l’île de Sumatra, est devenu le principal foyer de contestation étudiante. Les manifestations contre Suharto, qui vient de se faire réélire pour un septième mandat de cinq ans à l’âge de 76 ans, sont quasi-quotidiennes à l’université de Sumatra-Nord où elles ont pris, ces derniers jours, une tournure violente. L’annonce de la valse des étiquettes, qui prennent effet à minuit, ne s’est pas encore propagée dans la ville. Mais dès la mi-journée, quelque 3.000 étudiants en colère se heurtaient aux forces de l’ordre à l’Institut de formation des maîtres. D’après des témoins, les jeunes gens ont bombardé les policiers de pierres et de cocktails Molotov. Les policiers ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et de grenades lacrymogènes. Des manifestations ont aussi éclaté à Djakarta et à Surabaya. Compte à rebours Les hausses de prix sont de 71% pour le litre de super, de 25% pour le kérosène utilisé pour les réchauds de cuisine, et de 60% en moyenne pour les tarifs d’électricité en trois fois (mai, août et novembre), a annoncé le ministre de l’Energie, Kuntoro Mangkusubroto. Selon son collègue des Transports, Giri Suseno, les tarifs de chemin de fer vont pratiquement doubler à partir de minuit tandis que ceux des autocars augmenteront de deux tiers. Les experts estiment que les effets des hausses des carburants se feront fortement sentir dans tous les secteurs de l’économie. Ces augmentations auront pour conséquence de faire repartir de plus belle l’inflation, dont les Indonésiens ont tant souffert ces derniers mois, et, partant, de nourrir le mécontentement populaire. L’annonce des hausses de prix est intervenue à quelques heures d’une réunion du Fonds monétaire international à Washington qui devrait approuver de nouveaux déblocages de crédits entrant dans le cadre de l’aide d’urgence de 40 milliards de dollars déjà décidée pour sauver l’Indonésie de la banqueroute. Djakarta s’est engagé à baisser ses subventions publiques en faveur des carburants et de l’électricité dans le cadre de l’accord de sauvetage conclu avec le FMI. «D’ici une semaine, on peut assister à une énorme vague de violence et d’émeutes de rues», prédit Hermawan Sulistyo, analyste de l’Institut indonésien des sciences. «Les étudiants en colère trouveront plus facilement des échos dans les autres couches de la société. Le compte à rebours a, peut-être, commencé pour le grand affrontement entre le pouvoir, qui défend le statu quo, et les forces favorables aux réformes». (Reuters-AFP)
L’armée indonésienne a lancé hier une sévère mise en garde aux étudiants qui manifestent pour obtenir la démission du président Suharto, au pouvoir depuis une trentaine d’années. Au moins 40 étudiants ont été blessés par la police lors de manifestations dans plusieurs régions du pays qui ont pratiquement tourné à l’émeute, notamment dans la ville de Medan, au nord du pays. ...
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