Le président Nelson Mandela n’a pas l’intention de rencontrer le guide spirituel du mouvement intégriste palestinien Hamas, cheikh Ahmed Yassine, lors de sa visite en Afrique du Sud prévue à la fin de cette semaine, a indiqué hier le bureau de la présidence. Les organisateurs de la visite avaient indiqué lundi que Yassine avait demandé un entretien avec le président sud-africain. «Le président n’a pas été contacté et n’a pas prévu de rencontrer le cheikh», a indiqué Parks Mankahlana, porte-parole présidentiel. De son côté, le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Vicky Maharaj, a précisé qu’une demande de visa avait été reçue de la part de Yassine et qu’elle «suivait le cours normal». Ahmed Essop, qui coordonne la visite du dirigeant palestinien au nom de plusieurs organisations islamistes, a indiqué que le cheikh Yassine était attendu à Johannesburg «à la fin de la semaine» et donnerait ensuite plusieurs conférences à travers le pays. Selon la presse sud-africaine, l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat a exprimé son opposition à la visite du cheikh en Afrique du Sud et est intervenue auprès de l’ANC pour qu’elle l’empêche. L’ANC, qui a reconnu l’Organisation de Libération de la Palestine comme représentant légitime du peuple palestinien, se trouve placé dans une position délicate du fait de cette visite, selon des analystes politiques. «Le gouvernement marche sur la corde raide», estime Keith Gottschalk, du département de Sciences politiques de l’Université du Cap. «Il a mis en place des relations diplomatiques formelles avec l’OLP et doit prendre soin de ne pas accueillir le dirigeant du Hamas avec trop d’égards», a-t-il dit.(AFP)