Douze ans après la catastrophe de Tchernobyl, une étude indépendante française met en évidence, pour la première fois, une forte contamination radioactive de l’ensemble de l’arc alpin (France, Suisse, Italie et Autriche). Cette étude a été réalisée sur fonds propres par la CRII-RAD (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité) lors de deux campagnes de prélèvements en été-automne 1996 et 1997 dans les Alpes françaises, suisses, italiennes et autrichiennes. L’analyse de quarante échantillons prélevés entre 1.500 et 2.800 mètres d’altitude a fait ressortir une contamination au césium 137 «sans commune mesure» avec les zones de plaine. Les accumulations de césium 137 (d’une durée de vie de 30 ans) sont extrêmement variables: de 54 Bg/kg à 545.000 Bq/kg. Il s’agit d’activités «globalement très élevées», note la CRII-RAD. Ving-neuf échantillons sur 40 ont une activité supérieure à 10.000 Bq/kg, mais huit dépassent 100.000 Bq/kg et devraient donc être considérés comme des déchets radioactifs. Ces huit échantillons proviennent du massif du Mercantour (France), des secteurs du Cervin et de Cortina d’Ampezzo (Italie) et du parc naturel de Hohe Tauern (Autriche). On considère comme normale une activité de quelques centaines de Bq/kg. La CRII-RAD demande donc aux pays concernés des études systématiques sur l’ensemble du massif alpin, spécialement dans les zones d’habitat permanent pour localiser et baliser les points les plus fortement contaminés, réaliser un suivi de certaines denrées alimentaires et des ressources en eau. (AFP)