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Actualités - CHRONOLOGIE

Du sang neuf pour des griffes célèbres (photo)

Tout change, tout passe, tout casse, chantait Barbara. L’avertissement, il faut croire, a été retenu par les grandes griffes de la mode: puisque tout passe mieux, il faut changer avant la casse. Et pour que le changement soit évident, il faut qu’il se manifeste au sommet. Lanvin a ainsi choisi, comme nouveau chef d’orchestre, une créatrice espagnole, Christina Ortiz, spécialiste en biologie marine (!!!) et en stylisme. Deux spécialisations (académiques) qu’elle réussit à concilier parfaitement. En arrivant à la vénérable maison, elle plonge dans les archives pour étudier à fond l’esprit de la fondatrice, styliste inégalable, Jeanne Lanvin. Donc, les années 20 et 30, période d’apogée de la griffe. Elle relève le goût marqué de la dame pour la ligne pure, longiligne, son culte pour le bleu lavande. La première collection Christina Ortiz, en mars 98, c’était l’application de ses acquis à la vie actuelle et l’air du temps. De la rigueur, de la qualité, mais un «olé, olé» que la maison ne possédait pas auparavant. Les manteaux classiques, rigoureux, austères reçoivent éclaboussures de couleurs, des fils qui s’entrecroisent. Les voilà du coup délicieusement encanaillés. Les robes fluides «Lanvin», dans l’édition «mohair», sont tricotées jusqu’au buste. Le reste est en fils. C’est dire les limites du respect passéiste. Il faut peut-être préciser que Christina Ortiz était championne de natation. Experte, donc, en calcul d’efforts et de distances. La collection Lanvin hiver 98-99 vient de le prouver. Michael Kors chez Céline Un Américain à Paris, c’est lui. Troisième couturier américain à diriger une maison française, il a été nommé à la tête de Céline. Lauréat du Fashion Institue of Technology, il avait été nommé à 20 ans, chez Bergdorf Goodman, le grand magasin de New York, créateur de lignes. La direction de cette grande maison du classique chic lui apporte une chose introuvable en Amérique, avoue-t-il, «les sens des traditions du beau» et dans ce milieu du luxe huppé «l’opulence du caprice». En Amérique, explique-t-il, on achète «utile». En posant des questions sur la relation qualité, durée et prix. De cette partie du monde, on achète par plaisir. On fignole le détail, même dans la vie quotidienne. Quels sont les plans pour Céline? «Du néo-classique, affirme-t-il, ni trop minimaliste ni austère. Du classique dans la perfection de la ligne et de la matière associé au luxe durable». Traduire par «les classiques détournés», c’est-à-dire les joggings en soie; les robes du soir en lainage, mais rebrodées, les jupes en tweed ou en flanelle et les T-shirts en cachemire soulignés de paillettes; les robes en maille à collet de renard; les ensembles pantalon par-dessus dans des matières de grand luxe. Bref, un luxe fabuleux mais sous une forme de simplicité confondante. La devise du nouveau créateur de la firme? «Un vêtement n’est jamais fini». Un perfectionniste, en fait, qui reprend inlassablement ses modèles jusqu’à obtenir un tombé le plus près possible de la perfection. Narcisso Rodriguez chez Loewe Loewe est une firme espagnole correspondant à Hermès sur le marché international qui, récemment, a été achetée par le groupe français du luxe LVMH présidé par Bernard Arnault. Narcisso Rodriguez est Américain d’origine cubaine. Nommé designer de l’année en 1997 puis Best New Designer, ancien créateur chez Cerruti (où il signait la collection) le voilà chef de file à Paris. Son style? Lignes épurées, matières grand luxe: cuir, python, croco, cachemire, peaux lainées en vison rasé, soies brodées. Sa création s’inspire des courants très dépouillés japonais repris par des créateurs européens puis revus par la nouvelle vague des stylistes américains dont il est le précurseur. Son cheval de bataille? Les robes du soir strictes mais d’une coupe plus que parfaite et les petits hauts qu’on peut associer à des jupes ou des pantalons en mariant des styles différents entre eux. Du pratique, du simple sophistiqué et de l’imaginatif. Un triple objectif à gamme très étendue, ce qui n’est pas toujours le cas chez les créateurs.
Tout change, tout passe, tout casse, chantait Barbara. L’avertissement, il faut croire, a été retenu par les grandes griffes de la mode: puisque tout passe mieux, il faut changer avant la casse. Et pour que le changement soit évident, il faut qu’il se manifeste au sommet. Lanvin a ainsi choisi, comme nouveau chef d’orchestre, une créatrice espagnole, Christina Ortiz, spécialiste en biologie marine (!!!) et en stylisme. Deux spécialisations (académiques) qu’elle réussit à concilier parfaitement. En arrivant à la vénérable maison, elle plonge dans les archives pour étudier à fond l’esprit de la fondatrice, styliste inégalable, Jeanne Lanvin. Donc, les années 20 et 30, période d’apogée de la griffe. Elle relève le goût marqué de la dame pour la ligne pure, longiligne, son culte pour le bleu lavande. La...