Le général Augusto Pinochet a fêté le réveillon de Noël dans sa résidence surveillée du sud-ouest de Londres, sous garde policière, mais en famille. «La famille a fait en sorte que cela ressemble le plus possible à un Noël normal au Chili», a expliqué le député de la droite chilienne Ivan Moreira, un des proches de l’ancien dictateur arrêté le 16 octobre dernier à Londres. Selon M. Moreira, l’épouse du général Pinochet et trois de ses cinq enfants, ainsi qu’une vingtaine de petits-enfants, sont venus spécialement du Chili pour passer les fêtes avec l’ancien homme fort du Chili. La luxueuse résidence du Surrey, gardée jour et nuit par la police, n’était toutefois pas assez grande pour loger la famille, qui a dû louer une demeure voisine pour l’occasion. Les avocats du général avaient plaidé sans succès, mardi, au tribunal de Bow Street, pour que le général de 83 ans soit autorisé à sortir afin de se rendre à la messe de minuit. Mais le juge Graham Parkinson a refusé cette requête. «Je n’autoriserai pas qu’il aille à l’église. C’est donc elle qui doit venir à lui», a-t-il déclaré. Un prêtre chilien envoyé par le service religieux de l’armée, Ivan Wells Leon, est venu à Londres pour s’acquitter de la tâche. En Grande-Bretagne, l’évêque d’Arundel et de Brighton, le révérend Cormac Murphy-O’Connor, a publiquement regretté le refus des autorités judiciaires. Un porte-parole des églises catholiques romaines britanniques a toutefois très vite pris ses distances avec cet avis «personnel», soulignant que l’église n’avait pas à commenter des décisions de justice. Jeudi, Augusto Pinochet et sa femme Lucia ont fait paraître dans une rubrique payante du journal chilien El Mercurio une lettre ouverte de remerciements aux Chiliens qui ont soutenu le général.