Actualités - CHRONOLOGIE
Irak - Menaces de frappes contre les avions alliés Bagdad campe sur une position intransigeante
le 28 décembre 1998 à 00h00
L’Irak a fait monter la pression en menaçant de tirer de nouveau sur les avions alliés dans les zones d’exclusion aérienne, alors que Washington et Londres l’ont averti dimanche qu’ils risposteraient. Un porte-parole de l’armée de l’air américaine, Rick Collins, contacté en Arabie séoudite a déclaré que les avions de combat américains survolant les zones d’exclusion aérienne dans le nord et le sud de l’Irak riposteraient à tout tir irakien. Les pilotes «ont le droit d’ouvrir le feu en riposte et ils sont autorisés à faire tout ce qu’ils peuvent pour se défendre», a-t-il dit, ajoutant toutefois qu’ils «riposteront sur la base des règles d’engagement appropriées». À Londres, le ministère britannique de la Défense a annoncé que les pilotes britanniques qui survolent l’Irak feraient usage de leurs armes s’ils étaient menacés par la défense anti-aérienne irakienne. Mais il a affirmé qu’aucun avion de la Royal Air Force n’avait fait feu en Irak depuis la fin des frappes américano-britanniques, contrairement à ce qu’a annoncé Bagdad. Bagdad a assuré samedi que sa DCA avait riposté à une «attaque» d’avions ennemis contre un site de défense anti-aérien, dans le premier incident du genre après la fin de l’opération Renard du désert. Un chasseur Tornado de la RAF a «observé» des tirs mais un porte-parole militaire à Londres a précisé qu’ils étaient trop lointains pour constituer un danger. L’incident s’est déroulé dans la zone d’exclusion sud survolée par des appareils américains et britanniques basés en Arabie séoudite et au Koweït. La France a suspendu sa participation depuis les frappes lancées le 16 décembre. L’Irak n’a jamais reconnu les zones d’exclusion aérienne, qui couvrent plus de la moitié de son territoire, au sud, à partir du 33e parallèle – soit à quelques dizaines de km de Bagdad – et au nord, à partir du 36e parallèle. Désormais, Bagdad a décidé de faire de ce dossier un point de fixation. Le vice-président Taha Yassine Ramadan a déclaré que l’Irak ne «pouvait que riposter à toute violation» de son espace aérien. «Lorsque vous voulez affronter une bataille, vous devez choisir le moment et les circonstances adéquats», a-t-il expliqué. L’Irak exige une condamnation de Londres et Washington pour leur «agression» et une levée de l’embargo imposé en 1990, et n’acceptera «aucune coopération» avec l’Onu avant cela, a rappelé M. Ramadan. «Nous pourrions avoir de nouveaux incidents de ce type dans les jours à venir et ce genre de situation présente toujours un risque d’escalade», a estimé un diplomate d’un pays membre de l’Union européenne. «L’incident me semble en tout cas s’inscrire dans une sorte de fuite en avant d’un régime qui se sent menacé et qui doit gérer des rapports de forces internes, certains privilégiant l’option de rompre complètement avec l’Occident», a-t-il ajouté. Pour un autre diplomate, «la situation diplomatique est bloquée pour l’heure et nous y verrons sans doute plus clair après les fêtes de fin d’année». «En attendant, l’Irak adopte une attitude dure et jusqu’au-boutiste. Les menaces contre les avions semblent toutefois relever largement de la “gesticulation”, même si l’Irak fait de ce dossier une question de souveraineté», a poursuivi ce diplomate.
L’Irak a fait monter la pression en menaçant de tirer de nouveau sur les avions alliés dans les zones d’exclusion aérienne, alors que Washington et Londres l’ont averti dimanche qu’ils risposteraient. Un porte-parole de l’armée de l’air américaine, Rick Collins, contacté en Arabie séoudite a déclaré que les avions de combat américains survolant les zones d’exclusion...
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