Huit militaires ont été tués et quinze autres blessés dans une embuscade tendue par un groupe armé islamiste dans la région de Miliana (120 km à l’ouest d’Alger), rapportent jeudi plusieurs journaux. Les assaillants se sont emparés de six fusils d’assaut Kalashnikov, de 32 chargeurs et de tenues militaires, avant de s’enfuir vers une forêt proche, précisent les journaux. Les militaires circulant, à bord de deux véhicules, ont été attaqués alors qu’ils se rendaient en opération dans cette zone située dans les redoutables monts du Zaccar où les groupes armés islamistes sont très actifs. Le Quotidien d’Oran, citant une source hospitalière, avait déjà rapporté mercredi que trois gendarmes avaient été tués et dix-neuf blessés au même endroit. Il était difficile de vérifier s’il s’agissait de deux actions distinctes ou simplement de deux versions d’une même opération. Le Quotidien d’Oran ajoutait qu’une quarantaine d’islamistes armés ont été tués dans la riposte des forces de sécurité. Ce que ne confirment pas, jeudi, les autres journaux. Les forces de sécurité semblent avoir lancé une opération contre un groupe armé islamiste qui a attaqué, dimanche ou lundi, selon les versions, un hôpital pour asthmatiques à Aïn N’sour, dans le département de Aïn Defla. L’attaque n’a pas fait de victime parmi les malades qui ont fui, et les assaillants ont emporté des médicaments, des vivres et des couvertures, selon Le Quotidien d’Oran. Faux barrage Les forces de sécurité, indiquait ce journal, ont utilisé trois hélicoptères pour bombarder le maquis et les détonations ont été entendues sur un rayon de 40 kilomètres, ajoute le journal. C’est dans cette région qu’un massacre a été perpétré le 8 décembre dernier, faisant 57 morts parmi les habitants de Tadjena. Il s’agissait de la plus importante tuerie de civils depuis les massacres de janvier. Le cadavre de la 57e victime, une femme enlevée avec six autres, vient d’être retrouvé, selon les journaux de jeudi. Par ailleurs, un patriote civil armé par les autorités a été égorgé mardi soir près de Saïda (Sud-Ouest). La victime a été interceptée à un faux barrage, dressé par un groupe armé islamiste. Après une relative accalmie, la violence a enregistré une nouvelle flambée début décembre. 150 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées au cours de la première quinzaine du mois. Ce qui a fait raviver les craintes d’un nouveau Ramadan sanglant. Depuis le début, samedi, de ce mois de jeûne musulman, considéré par les groupes armés islamistes comme propice au Jihad (guerre sainte), trois personnes – un jeune militaire et deux civils – ont été également assassinées à Bouira et Jijel, dans l’est du pays, selon la presse.