La Grande-Bretagne et les États-Unis ont «manipulé» le travail de l’Unscom pour «justifier» leurs raids aériens en Irak, a affirmé mercredi Scott Ritter, un ancien inspecteur de la Commission spéciale de l’Onu chargée du désarmement. Selon l’Américain interviewé par téléphone par la BBC à Londres, les données de l’Unscom utilisées par Londres et Washington pour justifier les quatre jours d’attaques étaient largement dépassées, et remontaient «à des mois, peut-être même des années». Certain que l’Unscom est désormais interdite en territoire irakien, M. Ritter a vivement mis en cause les États-Unis et le chef de l’Unscom, l’Australien Richard Butler, «qui en portent tous deux la responsabilité», a-t-il dit. M. Butler «a permis aux États-Unis de manipuler le travail de l’Unscom de telle manière qu’il puisse justifier un raid», a affirmé M. Ritter. Selon lui, «il n’y avait pas de problème de date-butoir, mais un problème de manipulation du processus d’inspection, qui a été utilisé comme un outil pour justifier une action militaire». «Je crois que l’inspection a été précipitée et que les sites n’ont pas été choisis pour des motifs liés au désarmement mais plutôt comme une provocation, de façon à ce que l’Irak réagisse de façon prévisible – ce qu’il a fait – pour pouvoir justifier une action militaire», a-t-il expliqué. Si la Grande-Bretagne et les États-Unis avaient été sérieux en matière de contrôle du désarmement irakien, ils auraient donné aux inspecteurs de l’Unscom le temps de produire «de nouvelles sources d’information» plus fiables, a estimé M. Ritter.