La Fédération française de cyclisme (FFC) a délivré la sanction sportive dans l’affaire Festina en suspendant jusqu’au 30 avril 1999 trois des coureurs français de la formation exclue du Tour de France, Laurent Brochard, Christophe Moreau et Didier Rous. Par contre, le dossier pénal est toujours en cours, sous l’autorité du juge lillois Patrick Keil. La sanction sportive a été prononcée par le bureau fédéral qui a reçu un courrier des coureurs et l’a examiné lors de sa réunion de samedi dernier. La FFC a précisé que la décision avait été prise «compte tenu des éléments nouveaux qui lui ont été communiqués» par les trois coureurs à propos des «faits de dopage révélés à l’occasion du Tour de France 1998». En revanche, les cas des deux autres Français exclus du Tour de France, Pascal Hervé et Richard Virenque, restent en suspens. Hervé et Virenque continuent tous deux à nier s’être dopés. Hervé a toutefois annoncé en novembre dernier qu’il serait solidaire des trois coureurs suspendus et qu’il s’abstiendrait de courir jusqu’au terme de leur suspension. «Je me mets entre parenthèses. J’arrête la compétition et je ne la reprends qu’à la fin de leur suspension», avait déclaré Hervé, qui devait respecter notamment cette condition pour être repris chez Festina. À partir du 1er mai La suspension qui frappe Brochard, Moreau et Rous est comparable à celle infligée en Suisse à leurs coéquipiers Laurent Dufaux, Armin Meier et Alex Zulle qui pourront reprendre la compétition à la date du 1er mai 1999. Les trois coureurs suisses, qui ont avoué s’être dopés, ont été sanctionnés initialement d’une suspension de huit mois par leur Fédération nationale. Cette peine a été ramenée à sept mois ferme et un mois avec sursis, le 4 octobre, par le comité directeur de l’Union cycliste internationale (UCI). Le comité directeur de l’UCI avait alors précisé qu’il formait le vœu «que les dossiers des cinq coureurs français (Brochard, Hervé, C. Moreau, Rous, Virenque) et du coureur australien (Stephens), également concernés par la procédure disciplinaire, puissent être traités dans les meilleurs délais». La décision du bureau fédéral clôt un des chapitres sportifs du dossier Festina, côté coureurs. La semaine dernière, le directeur sportif Bruno Roussel et le soigneur Willy Voet ont été plus lourdement sanctionnés en écopant respectivement de cinq ans et de trois ans de suspension, sanctions prononcées par la formation disciplinaire de la Ligue. La FFC, qui n’est pas autorisée à utiliser les éléments du dossier pénal et notamment les procès-verbaux d’auditions, avait dû en septembre dernier ajourner les procédures disciplinaires diligentées contre les coureurs tout en les laissant ouvertes. Des déclarations des coureurs étaient par conséquent nécessaires pour débloquer la situation. C’est la solution choisie par Brochard, Moreau (déjà sous le coup d’une suspension de six mois ferme pour contrôle positif) et Rous, qui pourront donc recourir à partir du 1er mai, toujours sous le maillot Festina. Ne trouvant pas d’équipe pour l’engager, Virenque a, lui, annoncé la semaine passée qu’il avait décidé de mettre un terme à sa carrière. Pour sa part, l’équipe Festina, qui continue dans le cyclisme professionnel, a décidé d’opérer une profonde réforme et de redorer son blason terni. Elle a annoncé un don de quatre millions de FF pour lutter contre le dopage. Équipe Once : pas d’EPO ni de perfluorocarbone dans les produits saisis Les analyses des produits de l’équipe cycliste espagnole Once, saisis le 29 juillet à Chambéry (Savoie), n’ont pas fait apparaître la présence d’érythropoïétine (EPO) ou de perfluorocarbone (PFC), a-t-on appris de source judiciaire. Le médecin espagnol de l’équipe Once, le Dr Nicolas Terrados, est convoqué jeudi, à 9h00 à Lille, dans le bureau du juge Patrick Keil, chargé de l’affaire de dopage de l’équipe cycliste Festina et de ses prolongements à d’autres équipes, a-t-on appris par ailleurs auprès du juge. Les résultats des expertises ont été communiqués en novembre au juge, a-t-on également indiqué de source judiciaire. Les produits analysés avaient été saisis lors d’une perquisition dans un hôtel de Chambéry, où avait logé l’équipe Once. Les policiers avaient aussi fouillé le car de la formation espagnole.