La Banque centrale européenne (BCE) se réunit à deux semaines du lancement officiel de l’euro, pour officialiser son principal taux de refinancement et donner ainsi symboliquement le coup d’envoi politique monétaire de la zone concernée. La réunion du conseil des gouverneurs, dont l’ordre du jour est confidentiel, mais qui devrait surtout régler des détails «techniques», selon des analystes, sera suivie d’une conférence de presse à Francfort. Le conseil des gouverneurs est l’organe de décision de la BCE. Il est composé des six membres de son directoire et des gouverneurs des onze banques centrales nationales des pays fondateurs de l’euro. Ce conseil, le dernier avant le lancement effectif de l’euro, ne devrait pas donner lieu à de grandes surprises pour ce qui touche à la politique monétaire européenne, estiment les analystes. Selon ces derniers, il sera avant tout consacré au règlement de questions purement techniques, notamment les moyens humains et financiers dont dispose la BCE. «Les questions d’ordre monétaire ont déjà été largement traitées ces dernières semaines, je ne pense pas que les gouverneurs reviendront là-dessus», estime ainsi Stefan Bergheim, de la banque Merrill Lynch. Dans un entretien au «Wall Street Journal Europe» (WSJE) de vendredi, le président de la BCE, le Néerlandais Wim Duisenberg, a d’ailleurs confirmé que la banque centrale européenne débuterait ses opérations de politique monétaire avec un taux de prise en pension de 3%. Début décembre, dix banques centrales nationales de la zone euro ont ramené leur principal taux de refinancement à 3%, dans le cadre d’une baisse de taux concertée qui avait pris marchés et économistes par surprise. Seule l’Italie reste pour le moment légèrement au-dessus, à 3,50%. Bien que les perspectives de croissance pour l’année 1999 aient été corrigées à la baisse dans plusieurs pays européens, dont la France et l’Allemagne, la BCE privilégie à moyen terme la stabilité de la monnaie. Elle ne manque, par ailleurs, pas une occasion d’appeler les gouvernements à poursuivre de façon urgente leurs efforts de réduction des déficits publics et à engager des réformes structurelles pour dynamiser la croissance et favoriser la création d’emplois.