Actualités - CHRONOLOGIE
Société - Informer, coordonner, dynamiser Le conseil féminin s'insurge contre l'indifférence des médias
Par J. Je, le 18 décembre 1998 à 00h00
Dans le prolongement du cinquantenaire de la Déclaration des droits de l’homme, le Conseil féminin libanais a invité la presse à une rencontre qui s’est tenue mercredi sous le signe du «dialogue». Cette réunion visait principalement à «trouver une méthodologie de travail pour mettre en application les principes des accords et conventions internationales ayant trait aux droits de l’homme». Un titre bien emphatique pour dire la frustration que ressent le Conseil féminin face à ce que ses membres appellent «l’indifférence des médias» aux questions concernant la femme libanaise. Comment se fait-il que des informations relatives à «nos activités» requièrent plusieurs appels téléphoniques et souvent une intervention auprès du secrétaire de rédaction ou du chef de section pour qu’elles soient publiées, «alors que les publicités envahissent la scène médiatique» ? se demandent plusieurs membres de ce conseil. Dans le cadre d’une discussion que les organisateurs ont voulue franche et productive, plusieurs journalistes présents ont exposé leur point de vue sur la question. Tout en précisant qu’une information s’impose d’elle-même, et qu’il existe des priorités que la presse écrite ou audiovisuelle doit respecter, les représentants des médias ont affirmé unanimement que la femme a sa place dans l’information au même titre que l’ensemble des problèmes sociaux dont pâtissent les citoyens et ceux des droits de l’homme en général, et ce même si la publicité occupe désormais une place prépondérante. Les journalistes ont par ailleurs mis l’accent sur la nécessité d’être, de leur côté, «régulièrement informés des activités et réalisations du Conseil et d’être “approvisionnés” en matière de statistiques et de données propres à cet organisme ou à tout autre ONG». Ils ont mis l’accent sur la différence qui existe entre information brute et reportage, une distinction déjà établie, en fait, par le Conseil féminin. Une des journalistes présente a invité le Conseil à rapporter régulièrement aux organes de presse certaines situations considérées comme pénibles ou dramatiques pour la femme et qui doivent être communiquées au grand public. Il s’agit de cas de femmes ayant subi des violences ou une violation quelconque de leurs droits. Le Conseil, explique sa présidente, Mme Linda Mattar, ne peut le faire puisqu’il opère en tant que “conseil” pour plus de 140 associations et ONG qui, elles, ont un contact direct sur le terrain. Également dans le cadre des moyens à mettre en œuvre afin d’améliorer les relations presse-associations, les participants ont mis en relief l’importance des moyens de communication dont doit bénéficier le Conseil. Mme Nour Salman, membre du comité directeur du Conseil féminin libanais, a insisté sur l’importance des techniques modernes dont devraient se doter l’association pour établir un pont avec les médias et donc ce lien nécessaire pour informer, coordonner et dynamiser les relations entre les deux institutions. Un dossier de presse comprenant la matière première indispensable à tout journaliste peut constituer un outil efficace entre les mains de ce dernier, qui est souvent obligé de tenir compte des courts délais dont il dispose, a souligné une des personnes présentes. La présidente a, pour sa part, déploré la situation de la femme au Liban, qui se trouve encore «marginalisée» et dont les droits sont souvent ignorés par le système juridique aussi bien que social, et même psychologique, car les mentalités n’ont pas beaucoup changé, a-t-elle jugé. Mme Mattar s’est en outre demandé pourquoi le nouveau gouvernement n’a pas réservé une place aux femmes, surtout que le Premier ministre Sélim Hoss a sélectionné cette fois des techniciens. Parmi les femmes, il en existe beaucoup, dont les compétences sont aujourd’hui reconnues sur le plan national, a-t-elle ajouté, avant d’affirmer que le Conseil allait demander que la représentation “féminine” soit assurée dans la vie publique «le seul moyen d’arriver à donner à la femme sa chance dans le processus de prise de décision». Sa présence est d’autant plus importante qu’il existe «une sensibilité propre à la femme pour ce qui concerne certaines questions sociales et mêmes politiques», renchérit un membre du comité directeur. Quant aux journalistes, ils sont invités non seulement à «traiter l’information» relative aux questions cruciales sur la femme, mais à être partie prenante au Conseil féminin et aux différentes associations qui en font partie, «car la lutte est aussi bien la leur».
Dans le prolongement du cinquantenaire de la Déclaration des droits de l’homme, le Conseil féminin libanais a invité la presse à une rencontre qui s’est tenue mercredi sous le signe du «dialogue». Cette réunion visait principalement à «trouver une méthodologie de travail pour mettre en application les principes des accords et conventions internationales ayant trait aux droits de...
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