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Monicagate - La chambre devrait bientôt voter pour la destitution Seul un compromis peut encore sauver Clinton (photo)
le 17 décembre 1998 à 00h00
À moins d’un compromis de dernière minute, la Chambre des représentants devrait se prononcer incessamment pour la destitution du président Bill Clinton qui sera alors jugé au Sénat. Mercredi, l’issue du vote – prévu pour aujourd’hui mais qui devait être ajourné en raison des frappes contre l’Irak – demeurait incertaine, mais le nombre de républicains modérés susceptibles de voter contre leur parti et contre la destitution diminuait d’heure en heure. C’est la première fois en 130 ans que la Chambre sera appelée à voter une destitution présidentielle. Hier matin, le vice-président Al Gore a de nouveau appelé la direction républicaine de la Chambre à accepter un compromis, renonçant à la procédure de destitution en échange d’une motion de censure condamnant le démocrate Bill Clinton. «A mon avis, le mieux pour les États-Unis serait qu’ils acceptent une solution de compromis bipartite qui épargne au pays les dommages et les épreuves qui, sans cela, surviendraient», a déclaré M. Gore, devant une assemblée d’hommes d’affaires. «Il est encore temps pour les démocrates et les républicains de se rassembler pour adopter un compromis bipartisan portant sur une résolution à la fois rapide et équitable qui tourne le dos à l’affrontement partisan aigu que nous avons connu jusqu’à présent», a-t-il dit. «C’est ce que souhaite le peuple américain. Ce que nous avons à faire de plus important c’est de continuer à nous concentrer sur les affaires du peuple américain et de le faire d’une façon bipartisane. C’est comme ça qu’on avance». Il a précisé qu’il s’était entretenu en début de matinée avec M. Clinton qui est rentré d’Israël mardi soir. Quelques indécis Les derniers efforts de la Maison-Blanche pour convaincre de 20 à 30 parlementaires républicains encore hésitants de voter contre une destitution semblaient voués à l’échec – aucun ne s’étant déclaré pour le président depuis ses dernières excuses publiques vendredi. Mardi, une dizaine de républicains modérés ont annoncé qu’ils voteraient pour au moins un des quatre articles de destitution retenus par la commission judiciaire dans le cadre de l’affaire Lewinsky. Mercredi matin, une poignée d’autres élus républicains s’apprêtaient à les rejoindre. «C’était l’une des décisions les plus difficiles à prendre», a affirmé mercredi Bob Ney, un républicain de l’Ohio, qui a annoncé qu’il voterait pour la destitution parce que le président «a trahi la confiance du peuple américain» en mentant sur sa liaison avec la jeune stagiaire de la Maison-Blanche. Brian Bilbrey, un républicain de Californie, a également annoncé qu’il voterait pour la destitution. Un républicain modéré, jusqu’ici opposé à la destitution, Chris Shays, devait rencontrer mercredi matin M. Clinton à la Maison-Blanche. M. Shays, qui avait invité ses électeurs à lui donner leurs avis lors d’une réunion publique mardi soir dans le Connecticut, hésite désormais sur son verdict. Les républicains disposent de 228 sièges à la Chambre, contre 206 pour les démocrates. Un indépendant est contre la destitution. Trois représentants démocrates ont indiqué qu’ils comptaient voter pour la destitution. «La Maison-Blanche espère qu’elle peut conclure un accord acceptable avec certains républicains modérés», affirmait encore un responsable de la direction démocrate à la Chambre. Mais «je ne sais pas à combien se montent les chances» que cela se produise, a-t-il ajouté. Le représentant républicain Michael Castle, du Delaware, préconise par exemple un vote de réprimande à l’encontre du président, associé à une amende d’au moins deux millions de dollars. «En fin de compte, c’est ce qui se produira» au Sénat car les républicains n’y disposent pas de la majorité des deux tiers nécessaire pour prononcer la déchéance du président, a-t-il estimé hier. «Alors pourquoi ne pas prendre le raccourci et en venir là tout de suite?» Pour Lee Hamilton, un démocrate de l’Indiana qui quitte le Congrès à la fin de l’année, M. Clinton devrait «admettre qu’il a menti... c’est pour le président sa seule chance». «Je ne pense pas qu’il doive admettre un parjure mais il faut sûrement qu’il admette avoir menti; que ses tactiques visaient à cacher les choses; à admettre le moins possible; à attaquer ses accusateurs et, globalement, à se comporter comme un accusé dans une affaire criminelle plutôt que comme un président des États-Unis qui doit diriger le pays», a-t-il ajouté dans une interview télévisée.
À moins d’un compromis de dernière minute, la Chambre des représentants devrait se prononcer incessamment pour la destitution du président Bill Clinton qui sera alors jugé au Sénat. Mercredi, l’issue du vote – prévu pour aujourd’hui mais qui devait être ajourné en raison des frappes contre l’Irak – demeurait incertaine, mais le nombre de républicains modérés susceptibles...
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