Le marché des changes de Beyrouth a entamé la semaine, hier, sur un ton stationnaire dans un climat calme et dépourvu de nouvelles initiatives à la demande qui n’a pas dépassé le cadre des besoins commerciaux courants des opérateurs, en l’absence d’intérêts à l’offre. Et c’est grâce à l’action de la Banque du Liban (BDL) qui s’est portée «vendeur» à 1 515,00 LL tout en maintenant son taux symbolique à l’achat à 1 502,00 LL, que le billet vert a dû finalement clôturer au taux moyen indicatif de 1 508,50 LL, comme depuis déjà deux mois. Dans cette évolution, les établissements de crédit ont été amenés à négocier effectivement le dollar au point supérieur d’intervention de la BDL, entre 1 514,50 et 1 515,50 LL et très rarement en dehors de celle-ci en raison de l’absence d’intérêts vendeurs, ont indiqué les cambistes de la place. Selon ces mêmes milieux, le volume d’affaires de la journée d’hier n’aurait pas dépassé quelque huit millions de dollars presque entièrement vendus par la BDL à 1 515,00 LL. Dollar toujours faible à l’étranger À l’étranger, malgré une enquête de conjoncture «Tankan» déprimante au Japon, le dollar s’est enfoncé un peu plus face au yen, hier, sur les marchés des changes internationaux, miné par une nouvelle baisse de Wall Street et la perspective d’une destitution du président Bill Clinton. La dernière enquête trimestrielle de conjoncture de la Banque du Japon «Tankan» a révélé une dégradation inédite depuis cinq ans du moral des milieux d’affaires japonais. Le marché a toutefois rapidement digéré cette mauvaise nouvelle et la faiblesse du dollar l’emporte sur celle du yen. Le billet vert a surtout souffert d’un nouveau repli de la Bourse de New York de près de 1 % dans les derniers échanges hier, dans le sillage des Bourses latino-américaines et des perspectives d’une destitution du président américain Bill Clinton. À cet égard, les opérateurs ont été sensibilisés par les nouvelles selon lesquelles la Chambre des représentants sera convoquée après-demain en session spéciale pour adopter ou rejeter quatre «articles de destitution» , votés vendredi et samedi derniers par la commission judiciaire contre Bill Clinton, pour son rôle dans l’affaire Lewinsky. Enfin, l’annonce par la Réserve d’Atlanta que son indice d’activité a fortement reculé en novembre à –6,4 points contre –2 points en octobre est la dernière chose dont le dollar a besoin en ce moment. C’est ainsi qu’il s’est négocié à New York sur un ton faible, comme suit : – 1,6930 pour un sterling contre 1,6895, vendredi dernier. – 1,6490 DM contre 1,6480. – 5,5293 FF contre 5,5255. – 1,3270 FS contre 1,3270. – 1 632,75 lires contre 1 632,00. – 115,25 yens contre 116,40. Bourse de Beyrouth : baisse de Solidere Sur les marchés des valeurs mobilières, la Bourse de Beyrouth s’est sévèrement ressentie, hier, de la forte baisse des actions Solidere des deux catégories «A» et «B», de celles des Ciments libanais et de Rymco, dans une proportion largement plus grande que la hausse des actions de la Bank of Beirut. En effet, l’indice général LISPI a diminué de 1,04 % à 86,42 points, alors que l’indice partiel LIBX des valeurs bancaires à augmenté de 0,11 % à 195,02 points. Cette évolution s’est produite hier dans des transactions peu étoffées ne dépassant pas au total 44 218 actions d’une valeur globale de 478 630 dollars. Rechute de Wall Street Wall Street restait en baisse hier, affectée par l’annonce de prévisions de résultats de sociétés très décevants pour le 4e trimestre et les développements de la procédure de destitution du président Clinton qui ne cesse de peser sur l’humeur des investisseurs américains. L’annonce du recul en novembre de l’indice d’activité de la Réserve d’Atlanta est venue aussi assombrir le climat entourant la cote américaine sensiblement émue aussi par la rechute des grandes places latino-américaines sous la conduite de la Bourse de Sao Paulo. En effet, l’indice Dow Jones des 30 vedettes industrielles est retombé d’un plus haut à 8 820,73 points à un plus bas à 8 680,01 points, avant d’afficher en préclôture 8 684,51 points, en baisse de 137,25 points sur vendredi dernier. Paris : coup de déprime La Bourse de Paris a commencé la semaine par une séance de baisse, dominée par les inquiétudes sur la dégradation de l’économie mondiale, notamment aux États-Unis et au Japon, où les places boursières chutaient également hier lundi. L’indice CAC 40, qui avait ouvert en baisse de 1,02 % à 3 657,96 points dans un volume modeste avant de se rapprocher de l’équilibre en fin de matinée (–0,25 %), a finalement terminé en recul de 0,88 % à 3 663,21 points. Les grandes valeurs liées à l’industrie du luxe et des cosmétiques, ainsi que les bancaires, ont été parmi les plus fortes baisses de la séance. La plus forte baisse du CAC 40 revient à LVMH (–5,22 % à 1 015 FF), qui a confirmé des négociations en cours pour le rachat de Sanofi Beauté (marques Yves Saint Laurent, Van Cleef and Arpels, Roger et Gallet...). Le marché a cependant mal réagi à cette annonce, pourtant considérée comme bonne par de nombreux analystes. Sanofi est en hausse de 1,34 % à 977 FF. Londres : en légère baisse La Bourse de Londres a terminé en légère baisse lundi dans un contexte international négatif alors que les volumes ont commencé à diminuer à l’approche de la fin de l’année et du lancement de la monnaie unique européenne. L’indice Footsie des cent principales valeurs a clôturé en baisse de 7,2 points à 5 534,5 points, soit 0,13 %. Après une baisse plus prononcée dans l’après-midi, l’indice s’est repris en fin de séance grâce à la résistance affichée par le Dow Jones au même moment. Sur le Liffe, le contrat décembre sur le Footsie a terminé à 5 532 contre 5 548 vendredi. Le rendement de l’emprunt d’État à 10 ans s’établissait en fin de journée à 4,47 % contre 4,446 % vendredi soir. L’écart de rendement avec le bund correspondant était de 65 points de base contre 67,6. Parmi les valeurs du Footsie, 55 ont terminé en baisse et 41 en hausse. Le volume des échanges était estimé à 684 millions d’actions en fin de séance. Outre la traditionnelle baisse d’activité de la fin décembre, les opérateurs estiment que l’approche du lancement de la monnaie unique européenne incite les investisseurs à réduire leurs positions en raison de l’incertitude qui entoure le passage du «week-end de la conversion», au Nouvel An. Francfort : séance en dents de scie La Bourse de Francfort a gagné 0,45 % lundi au terme d’une séance en dents de scie influencée par le marché à terme, avec l’expiration ce vendredi du contrat sur le DAX, ont indiqué des courtiers. L’indice X-DAX a clôturé à 4 563,26 points sur le marché électronique Xetra, par où transitent les deux tiers des ordres passés à Francfort. les volumes de transactions ont été très modestes, ont précisé les courtiers. Sur le marché à la criée, l’indice DAX des trente valeurs vedettes a en revanche reculé de 13,34 points ou 0,3 % à 4 522,86 points. Tokyo : rechute après le «Tankan» La Bourse de Tokyo a clôturé lundi en baisse de 2,0 %, après la publication d’un rapport «Tankan» particulièrement mauvais et la nationalisation, ce week-end, de la banque Nippon Credit Bank (NCB). L’indice Nikkei 225 a perdu 294,02 points, pour revenir à 14 111,62 pts, tandis que l’indice élargi Topix perdait 17,85 points à 1 100,31, dans un volume de 319 millions de titres échangés contre 787,3 millions de titres vendredi. Déjà préoccupés par le recul de Wall Street vendredi (-0,22 %), les investisseurs ont été renforcés dans leur pessimisme par la publication de l’enquête trimestrielle de conjoncture «Tankan» de la Banque du Japon, qui atteste d’une dégradation inédite depuis cinq ans du moral des milieux d’affaires, selon les opérateurs.