«Tout dans l’univers est son, et nous faisons partie du son cosmique». Telle est la pensée qui sous-tend la philosophie de Mme Samia Sandri, cantatrice et inventrice de la science de la voix et de la thérapie vocale. Selon Mme Sandri, toute personne possède sa voix extérieure mais aussi une voix intérieure qui s’exprime par des gestes (le son étant principalement une énergie). Cette science, elle la met en pratique dans un atelier qu’elle a créé, l’ «atelier de voix». Elle explique : «Retrouver cette énergie qui est en nous revitalise notre corps. Mon travail consiste à mettre tous les organes humains en position de capter les résonances intérieures. On sonorise les endroits où le son, c’est-à-dire la vie, n’arrive pas». Cette méthode, selon Mme Sandri, peut guérir des maux physiques autant que psychologiques. «Mais elle permet à la personne qui la pratique d’éprouver un immense bien-être», dit-elle. Mme Sandri affirme qu’à travers sa théorie, tout peut s’expliquer : les maladies, les allergies… En effet, «chacun de nous a une empreinte sonore délimitée par les harmoniques qu’il possède, et cette quantité d’harmoniques détermine s’il vit en concordance ou non avec son entourage». Mme Sandri insiste sur l’importance de connaître son potentiel d’harmoniques : «Plus on en a, plus on peut communiquer avec les êtres. D’ailleurs, on peut apprendre à développer nos harmoniques en développant notre souffle» (soit, l’absorption des sons qui existent dans l’air). Comment peut-on déterminer son véritable potentiel ? «Il faut d’abord connaître son propre corps», dit-elle. «On sent progressivement que nos organes deviennent vivants. On prend conscience de zones qu’on ne connaissait pas. Cela conduit à un bien-être plus profond et la personne devient plus confortable avec soi et avec les autres». Quels sont les exercices pratiqués dans les séances menées par Mme Sandri ? «Il est impossible de le préciser, parce que le nombre d’exercices est illimité et souvent adapté à chacun», répond-elle. «Cependant, je peux dire que la base de mon travail est le rythme de mouvements, parce que la vie est le mouvement. Il faut que la personne prenne conscience de la dualité de son corps et de la spécificité de chaque côté (gauche ou droit). Il faut faire travailler les deux côtés du corps (l’un dominé par la raison et l’autre par l’instinct) jusqu’à ce qu’ils évoluent à l’unisson. C’est ainsi qu’on crée une harmonie entre l’intérieur et l’extérieur». Mme Sandri précise que «le travail consiste à mettre la personne dans le rythme pour voir ce qui ne va pas chez elle». Elle ajoute : «Je constate tout de suite ce qui ne va pas chez la personne et je donne les exercices adéquats pour voir ce qu’elle peut faire. Très souvent, la personne est comme dans un état second et extériorise ce qui la gêne.» Cependant, Mme Sandri souligne que «cette thérapie sert à mieux se connaître, pas nécessairement à guérir un mal quelconque». Elle insiste sur le rôle prépondérant de la musique dans sa thérapie. C’est une musique qu’elle compose elle-même, utilisant le synthétiseur qui lui permet de reproduire les sons de tous les instruments. C’est d’ailleurs au cours de sa carrière de cantatrice que Mme Sandri a commencé à réfléchir sur les bienfaits des sons. «Ce sont ces chemins qui m’ont éclairée sur beaucoup de choses concernant l’être humain», explique-t-elle. La science de la voix et de la thérapie vocale est née d’une philosophie bien particulière. Selon Mme Sandri, notre civilisation moderne, malgré ses avantages, a des effets négatifs sur l’être humain. «L’homme n’est plus heureux», affirme-t-elle. «Or, en redécouvrant sa voix intérieure (en d’autres termes sa vraie nature), il redevient heureux. Voilà pourquoi, dans mon travail, la première chose que je demande aux personnes qui veulent suivre mes cours, c’est de retourner à l’état zéro, c’est-à-dire se débarrasser de tout ce qui les gêne. Après, elles pourront prendre d’autres chemins en toute liberté».