Actualités - CONFERENCES DE PRESSE
Front National - La rupture est consommée Le Pen sanctionne les félons, Megret refuse de s'incliner
le 12 décembre 1998 à 00h00
Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a suspendu vendredi du parti son ancien délégué général Bruno Mégret - qualifié de «félon» et de «traître» - et quatre de ses lieutenants, une décision aussitôt jugée «nulle et non avenue» par son ancien bras droit. Lors d’une conférence de presse qui se voulait solennelle, en présence d’une majorité du bureau politique, M. Le Pen a annoncé qu’il avait décidé de sanctionner «une poignée de lieutenants et de quartiers-maîtres félons», «en frappant la conjuration à la tête». Bruno Mégret, Jean-Yves Le Gallou, Philippe Olivier, Franck Timmermans et Serge Martinez, déjà privés pour certains de leurs responsabilités à la tête du mouvement, se voient suspendus «de leur qualité d’adhérent, en attendant leur comparution devant (les) instances disciplinaires» du parti. M. Mégret a qualifié ces décisions «scissionnistes» de «nulles et non avenues» et renvoyé sur M. Le Pen la responsabilité de la division. Selon le secrétaire général du FN, Bruno Gollnisch, la comparution des cinq membres du bureau politique suspendus aura lieu «très rapidement». Mais le passage devant les «instances disciplinaires» de ceux que Jean-Marie Le Pen considère comme une «poignée d’ambitieux fébriles, manipulés et alimentés de l’extérieur» ne devrait être qu’une simple formalité avant leur exclusion définitive. La déclaration du président du FN achève de consommer son divorce avec Bruno Mégret. Les deux chefs d’extrême droite ne cessent en effet de s’invectiver par médias interposés depuis les violents incidents qui ont éclaté au Conseil national du parti le 5 décembre. «Réflexions sur une purge annoncée» Invoquant l’article 24 des statuts, qui prévoit notamment qu’un congrès «peut être convoqué extraordinairement, en cas de circonstances exceptionnelles, par le président (...) sur demande écrite d’un cinquième au moins des membres inscrits», les mégretistes s’efforcent de réunir les signatures nécessaires. Ils soulignent que, dans cette circonstance, «la réunion doit avoir lieu dans les trois mois». Avec l’aide de Serge Martinez, rompu à l’organisation de grandes manifestations par ses anciennes fonctions de secrétaire aux manifestations du parti, les mégretistes ont loué des locaux dans les Hauts-de-Seine, d’où ils organisent la collecte des signatures pour la convocation d’un congrès. Ils estiment pouvoir obtenir les 10 à 12 000 signatures, qui représentent selon des estimations concordantes de chaque camp, le cinquième des adhérents. Mais tout indique que les lepénistes refuseront la tenue de ce congrès, même si le nombre nécessaire de signatures est recueilli dans les règles. Pour Jean-Marie Le Pen, ce congrès serait «inutile», «coûteux» et «dangereux». «Les débats de sa préparation et de sa tenue, sous le regard de nos ennemis, saboteraient complètement la campagne électorale européenne et ruineraient en même temps les chances du FN mais aussi celles de la France», a-t-il fait valoir. Enfin, les lepénistes ont continué vendredi à développer la «théorie du complot» en distribuant un document attribué à Franck Timmermans, l’un des responsables suspendus du parti. Ce document, intitulé “Réflexions sur une purge annoncée et entamée” et que Jean-Marie Le Pen a qualifié d’«immondes ramassis de calomnies et de ragots haineux», prouve, selon le président du FN, que les récents événements qui ont déchiré le parti résultent d’un «complot ourdi de longue date, en secret». M. Le Pen a accusé les comploteurs d’être «appuyés par de très puissants capitalistes proches de l’Élysée». Bruno Gollnisch a indiqué pour sa part qu’un «livre blanc» était en préparation, qui préciserait ces accusations.
Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a suspendu vendredi du parti son ancien délégué général Bruno Mégret - qualifié de «félon» et de «traître» - et quatre de ses lieutenants, une décision aussitôt jugée «nulle et non avenue» par son ancien bras droit. Lors d’une conférence de presse qui se voulait solennelle, en présence d’une majorité du bureau...
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