Le Conseil asiatique olympique (CAO), «pris par surprise» par la candidature de la ville de Paris à l’organisation des Jeux olympiques 2008, a l’intention de réagir rapidement pour qu’ils se déroulent en Asie. L’entrée en lice de Paris a immédiatement poussé le CAO à convoquer une réunion dans les deux prochains mois afin de définir une stratégie commune visant à ce que l’Asie obtienne ces JO. Trois villes asiatiques, Pékin, Kuala Lumpur et Osaka, sont candidates pour organiser la grande manifestation quadriennale du sport mondial. La candidature de Pékin avait échoué de deux voix, contre Sydney, pour l’organisation des prochains JO en l’an 2000. «L’annonce par Paris nous a pris par surprise. L’Europe représente un bloc très fort de voix et nous devons rapidement nous rencontrer et définir un plan. Il ne faut pas diviser le vote asiatique», a affirmé mercredi un responsable du CAO à Bangkok, où se déroulent les Jeux Asiatiques. «Nous pensions que nous avions plein de temps, mais la décision de Paris a changé la donne», a-t-il ajouté. Le choix final sera pris par le Comité international olympique (CIO) à Moscou en 2001. Le président du CIO, Juan Antonio Samaranch, doit prendre sa retraite après ce vote. M. Samaranch a estimé mardi soir que «la candidature de Paris est une très bonne nouvelle pour le mouvement olympique». Après avoir appris par un coup de téléphone de Jacques Chirac que Paris serait candidat à l’organisation des JO 2008, M. Samaranch a ajouté: «Paris est Paris. Il ne s’agit pas seulement d’une candidature comme une autre. C’est une candidature très spéciale. Naturellement, la France est le pays du fondateur de notre mouvement olympique, Pierre de Coubertin». «Les JO en Asie seraient une bonne chose pour le mouvement olympique» selon un membre chinois du CIO «Les Jeux olympiques en Asie seraient une bonne chose pour le mouvement olympique» a déclaré un membre chinois du Comité international olympique (CIO), mercredi à Bangkok où se déroulent les Jeux asiatiques. «Ce serait une bonne chose pour le mouvement olympique que les Jeux soient organisés par l’Asie et spécialement par un grand pays comme le nôtre avec une très forte population» a déclaré He Zhenliang. «Paris est une très bonne candidature mais la capitale française a déjà organisé deux fois les Jeux. De plus, les Jeux de 2004 auront déjà lieu en Europe, à Athènes», a ajouté le membre du CIO. La candidature de Paris porte à quatre le nombre des villes désireuses d’organiser la grande manifestation quadriennale du sport mondial, après Kuala Lumpur, Osaka (Japon) et Pékin. Quatre autres villes, Séville (Espagne), Istanbul (Turquie), Toronto (Canada) et Buenos Aires pourraient également poser leur candidature. Jean-Claude Killy: «Une très bonne chose pour Paris et la France» Jean-Claude Killy, l’un des deux membres français du Comité international olympique (CIO), estime que la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2008, est une très bonne chose. «La France est bien placée pour faire cette demande, a déclaré mercredi midi à l’AFP Jean-Claude Killy, joint par téléphone. Je présume que Jean Tibéri (NDLR: le maire de la capitale) va rapidement monter une équipe solide, car la compétition sera difficile». Le triple médaillé olympique des Jeux d’Hiver de Grenoble en 1968, s’est refusé en effet à désigner un adversaire particulier. «Tous ceux qui se présentent ont des arguments à faire valoir, a-t-il rappelé, et personne ne sait quelle sera la situation des uns et des autres en 2001, quand aura lieu le vote». Certes, Jean-Claude Killy a reconnu que la candidature de Pékin était «une idée attractive», mais que «Paris ne partait pas battu d’avance pour autant, loin de là». «On n’est jamais battu avant la ligne d’arrivée», a-t-il ajouté, faisant à la fois référence à son passé sportif et à son rôle de co-président de la candidature -et des JO- d’Albertville en 1992. «Un travail colossal» Pour Killy, en tout cas, cette candidature «part d’un bon pied», car elle a des «arguments irréprochables», tant au plan technique («le Stade de France est un outil remarquable») qu’au plan de l’organisation («aussi bien aux JO d’Albertville que pour la Coupe du monde de football, la France a prouvé qu’elle savait faire...»). «Il faut maintenant, a-t-il encore affirmé, que notre pays montre une unanimité et une solidarité totales de toutes ses composantes politiques et sportives». L’ancien co-président (avec Michel Barnier) des JO d’Albertville sait de quoi il parle. «C’est un travail colossal, monstrueux, a-t-il rappelé. Il faudra faire ressortir le meilleur de la France.» Mais quelle que soit l’issue du vote qui interviendra à Moscou en 2001 («à peu près en même temps que l’élection du nouveau président du CIO»), Jean-Claude Killy se réjouit de cette candidature de Paris. «Elle va nous permettre de faire l’inventaire de nos forces, a-t-il conclu, et ne serait-ce qu’à cause de cela, elle va faire avancer le sport dans notre pays». France : Buffet-La candidature de Paris une «bonne nouvelle» Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, a déclaré mercredi que l’annonce de la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2008 était «une bonne nouvelle». «Je crois que c’est une bonne nouvelle, attendue depuis très longtemps par le mouvement sportif», a-t-elle déclaré à la sortie du conseil des ministres. «Je pense que la France a montré à travers la Coupe du monde (de football) qu’elle était capable d’accueillir dans de très bonnes conditions un grand événement sportif international», a-t-elle ajouté. «Le ministère de la Jeunesse et des Sports sera disponible pour aider à cette candidature de la ville de Paris, qui va concerner toute la région Ile-de- France». La candidature de Paris a été annoncée mardi par le président Jacques Chirac au président du Comité international olympique, Juan Antonio Samaranch. Le ministre des Relations avec le Parlement, Daniel Vaillant, a déclaré lors du compte rendu du conseil des ministres que ce n’était pas un sujet qui posait des difficultés ou pouvait donner lieu à polémique «entre les différentes autorités de l’État».