Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES
Environnement - Le dialogue Nord-sud achoppe sur le financement Le monde divisé sur la stratégie à mener contre la désertification
le 09 décembre 1998 à 00h00
Les pays occidentaux et les pays du Tiers monde sont divisés sur la stratégie à mener pour lutter contre la désertification, alors que s’est ouverte mardi à Dakar la deuxième session ministérielle de la Convention mondiale des Nations unies contre ce phénomène qui menace un milliard d’humains. La guerre que le monde a décidé de lancer contre la désertification a pris dans la capitale sénégalaise des allures de conflit Nord-Sud, les pays pauvres reprochant aux riches de ne pas tenir leurs promesses de Rome, en 1997, sur le financement des actions à mettre en œuvre . Un «mécanisme mondial», instrument financier de la convention, avait été adopté à Rome et les pays industrialisés devaient élaborer dans les six mois leurs propositions de financement pour que leurs partenaires aient le temps de les étudier. Or les propositions ne comportent que des principes généraux et pas d’engagements financiers précis. Tergiversation des occidentaux Les pays en développement et singulièrement l’Afrique, souhaitent la mise en place d’un fonds doté de ses propres ressources, alors que les donateurs voient dans le mécanisme «une bourse des besoins et possibilités de financements». Mais, comme l’a rappelé le représentant de l’Algérie, Ghebaloui Abdellah, la Banque mondiale a calculé qu’il fallait une dizaine de milliards de dollars par an pour un combat sérieux contre l’avancée du désert. Il craint donc que les pays occidentaux et européens en particulier «ne cherchent à gagner du temps pour remplir leurs engagements». Selon lui, ces pays sont «plus intéressés» par les conventions sur les changements climatiques et la biodiversité. Pourtant, dans un cas comme dans l’autre, les discussions bloquent sur le financement, alors que la convention contre la désertification avait dessiné d’emblée un cadre financier. Ce mécanisme avait été confié au FIDA (Fonds international pour le développement agricole), qui vient de confirmer une dotation de base de dix millions de dollars. Le désaccord Nord-Sud porte aussi sur «la stratégie à moyen terme» de la convention, définie par son secrétaire exécutif, le Burkinabé Hama Arba Diallo. Le secrétariat doit-il se contenter d’un rôle administratif ou jouer un rôle moteur dans la mise en œuvre de la convention ? La présidence autrichienne de l’Union européenne a estimé que le secrétariat n’avait pas à se lancer dans des activités opérationnelles risquant d’entrer en concurrence avec l’action des organismes de terrain et des ONG. En revanche, les pays en développement (Afrique, G77/Chine, Asie-Pacifique) sont unanimes à considérer que la mission du secrétariat «ne doit pas être réduite à de simples attributions administratives». Comme à Buenos Aires en novembre lors de la conférence sur les changements climatiques, les ministres vont donc devoir trancher cette semaine les points litigieux qui ne manquent pas autour du projet de stratégie, que l’Afrique aurait voulu voir adopter tel quel. Le projet définit en termes souvent barbares «le processus de consultation, de programmation et de suivi dans la mise en œuvre de la convention», les échanges de connaissances et d’informations, les mécanismes scientifiques et technologiques appropriés. Il insiste aussi sur la nécessité d’associer la population dès l’élaboration des projets. Même si elle est adoptée à Dakar, une telle stratégie ne sera que le prélude à un véritable programme d’action de la Convention, tandis que les pays affectés doivent prendre l’initiative de lancer leur programme national de lutte et de créer leur propre fonds national.
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