Actualités - CHRONOLOGIE
Turquie - Les islamistes, majoritaires, mécontents d'être écartés du pouvoir Ecevit chargé de former un gouvernement de transition (photo)
le 03 décembre 1998 à 00h00
Bulent Ecevit, chef du Parti de la gauche démocratique (DSP, gauche nationaliste), a été nommé mercredi Premier ministre par le président turc Suleyman Demirel, à quelques mois des législatives d’avril. «J’ai été chargé de former le nouveau gouvernement et je tenterai dans les plus brefs délais d’en former un qui puisse obtenir la confiance du Parlement», a déclaré M. Ecevit à la presse au terme d’un entretien avec M. Demirel à la présidence. «Le nouveau gouvernement ne sera pas seulement un gouvernement d’élections», a-t-il dit, faisant allusion à la proximité des législatives anticipées prévues pour le 18 avril. «Il y a plusieurs grands problèmes auxquels la Turquie fait face à l’intérieur et à l’étranger», a-t-il ajouté. Il faisait référence à l’affaire du chef séparatiste kurde Abdullah Öcalan, que l’Italie refuse d’extrader vers la Turquie. M. Ecevit, 73 ans, a précisé qu’il entamerait dès jeudi ses consultations avec les dirigeants politiques. Selon les analystes, il pourrait diriger un gouvernement comprenant les «frères ennemis» de la droite, M. Yilmaz, chef du Parti de la mère patrie (Anap, droite), et Mme Tansu Ciller, du Parti de la juste voie (DYP, droite). Le DSP, l’Anap et le DYP regroupent 294 sièges au Parlement, soit la majorité absolue sur un total de 550 sièges. Un rapprochement s’était dessiné entre M. Yilmaz et Mme Ciller la semaine dernière lorsque leurs partis respectifs s’étaient mutuellement blanchis d’accusations de corruption dans des commissions parlementaires. M. Demirel avait tenu la semaine dernière un premier tour de table pour former le gouvernement en recevant les chefs des principaux partis politiques. La tradition veut que cette mission incombe au chef du groupe le plus fort au Parlement, en l’occurrence Recai Kutan, chef du Parti islamiste de la vertu (Fazilet), qui s’était déclaré prêt. Mais les militaires sont hostiles à la présence des islamistes au gouvernement, au nom du sécularisme qu’ils surveillent jalousement. Ils avaient ainsi fait pression pour que Necmettin Erbakan, chef du Refah (dissous en janvier) quitte le pouvoir en juin 1997, alors qu’il dirigeait une coalition avec Mme Ciller. L’armée turque avait lancé lundi une sévère mise en garde à M. Kutan, qui s’était prévalu dans la presse de recevoir «des signaux positifs» des militaires. «Il n’est aucunement question d’une préférence de l’armée pour un quelconque parti politique (...) L’armée turque veille strictement à ne pas s’impliquer dans la politique», avait-elle souligné dans un communiqué. M. Kutan a protesté contre la nomination de M. Ecevit. «Nous ne nous attendions pas à ce que M. Ecevit soit chargé de former le nouveau gouvernement. Le fait qu’il le soit est contraire aux traditions démocratiques en Turquie», a-t-il dit à la presse.
Bulent Ecevit, chef du Parti de la gauche démocratique (DSP, gauche nationaliste), a été nommé mercredi Premier ministre par le président turc Suleyman Demirel, à quelques mois des législatives d’avril. «J’ai été chargé de former le nouveau gouvernement et je tenterai dans les plus brefs délais d’en former un qui puisse obtenir la confiance du Parlement», a déclaré M. Ecevit...
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