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Actualités - CHRONOLOGIE

Suisse - Dérapages racistes et réactionnaires au sein de l'armée Milosevic fait la chasse aux albanais

Une enquête militaire a été ouverte vendredi contre un lieutenant de 31 ans de l’armée suisse, accusé d’avoir dirigé des manœuvres où des soldats jouaient le rôle d’Albanais du Kosovo immigrants, lui-même se faisant appeler «Milosevic». Il s’agit du énième faux pas de gradé dans ce petit pays qui s’est préservé de toutes les guerres depuis un siècle et demi. Les officiers s’inventent des ennemis intérieurs ou extérieurs, invitant de jeunes recrues souvent incrédules à bouter indépendantistes, ouvriers grévistes ou pédophiles hors du pays des vaches et des edelweiss. La justice militaire a ouvert une enquête après la publication vendredi d’un article du quotidien Berner Zeitung relatant le dernier exercice à connotation raciste. L’exercice visait à simuler une mission de surveillance du pays contre un afflux massif d’immigrés albanais du Kosovo. Le lieutenant «Milosevic», commandant de la compagnie, n’a pas tenu compte des consignes qui interdisent de se référer à des événements politiques, de donner des noms et de désigner des États lors de manœuvres. Il a, selon le journal bernois, distribué un texte en allemand qu’il a demandé aux soldats de chanter sur l’air de Mon beau sapin. Les paroles peuvent être traduites par : «Ô UCK, ô UCK, venez dans la belle Suisse, retournez chez vous avec des BMW, piquez les fusils d’assaut suisses», l’UCK étant l’Armée de libération du Kosovo. La Suisse connaît depuis mars dernier un afflux massif de réfugiés en provenance cette province séparatiste serbe peuplée à 90 % d’Albanais. Quelques soldats du groupe d’artillerie de forteresse 16 à Engelberg dans le centre du pays ont protesté, en vain, lors de l’exercice conduit il y a une semaine. Selon l’autorité militaire, si les faits s’avèrent exacts, l’officier fautif encourt une peine comparable à celle d’une condamnation civile pour infraction à la norme antiraciste. Traquer un pédophile L’armée suisse avait déjà été critiquée par le passé pour avoir «repoussé», tour à tour et pêle-mêle, une invasion d’indépendantistes italiens, un afflux de réfugiés imputé à des troubles en France et une incursion de «terroristes» des Balkans. Elle avait remis le couvert l’an dernier lorsqu’une centaine de recrues avait du traquer un «pédophile» dans les profondeurs de la forêt de Thurgovie, un scénario de manœuvre jugé par la suite «malheureux» par l’état-major des forces armées à Berne. «Cette fois les gars c’est sérieux, nous recherchons un délinquant sexuel qui a abusé d’un garçonnet, il pourrait d’ailleurs se donner la mort», avait lancé à ses recrues le commandant Hanspeter Wuethrich. Après de longues recherches, un caporal et ses quatre hommes avaient finalement découvert le pédophile sous la forme d’une poupée à taille humaine pendue à un arbre. Le commandant avait alors expliqué qu’il s’agissait de motiver ses recrues au terme d’une marche harassante, en leur faisant croire que l’histoire était bien réelle. Six mois plus tôt, des recrues avaient été invitées «à réprimer une manifestation de chômeurs», un thème de manœuvre jugé «inquiétant et très maladroit» par Adolf Ogi, ministre de la Défense.
Une enquête militaire a été ouverte vendredi contre un lieutenant de 31 ans de l’armée suisse, accusé d’avoir dirigé des manœuvres où des soldats jouaient le rôle d’Albanais du Kosovo immigrants, lui-même se faisant appeler «Milosevic». Il s’agit du énième faux pas de gradé dans ce petit pays qui s’est préservé de toutes les guerres depuis un siècle et demi. Les officiers s’inventent des ennemis intérieurs ou extérieurs, invitant de jeunes recrues souvent incrédules à bouter indépendantistes, ouvriers grévistes ou pédophiles hors du pays des vaches et des edelweiss. La justice militaire a ouvert une enquête après la publication vendredi d’un article du quotidien Berner Zeitung relatant le dernier exercice à connotation raciste. L’exercice visait à simuler une mission de surveillance du...