Actualités - CHRONOLOGIE
Gabon - Le pétrole et le bois n'étoffent plus le budget de l'Etat Le spectre de la récession hante la présidentielle
le 05 décembre 1998 à 00h00
Baisse du prix du pétrole, chute des exportations de bois — les deux principales richesses du pays — le Gabon, qui vote dimanche pour élire son président, a déjà dû revoir à la baisse son budget 1998 et s’apprête à traverser une nouvelle période difficile jusqu’à l’an 2 000. La mauvaise année 1998 a mis en relief la vulnérabilité d’une économie basée sur l’exploitation de deux ressources principales, le pétrole, dont l’État gabonais tire l’essentiel de ses ressources, et le bois, principal pourvoyeur d’emplois après la fonction publique. «À chaque fois que le cours international du pétrole chute d’un dollar, l’État gabonais perd 36 milliards de F CFA» (360 millions FF), résume un économiste. L’effondrement des prix du baril, de 18 à environ 11 dollars entre 1997 et 1998, a eu pour conséquence immédiate une réduction de près de 15 % par rapport aux prévisions initiales, du budget annuel de l’État. Si, selon le ministre de l’Économie et des Finances, M. Doupamby-Matoka, «les mesures de rigueur engagées permettront de ne pas perturber le fonctionnement normal de l’administration», ce manque à gagner aura inévitablement des conséquences sur le quotidien des Gabonais: travaux routiers retardés, entretien des infrastructures reporté... Quant aux recettes du secteur forestier, après une année 97 particulièrement faste, elles sont aujourd’hui, tout autant que l’or noir, fragilisées. La récente crise financière des marchés asiatiques s’est traduite par une forte baisse des exportations, en particulier vers le principal acheteur chinois. Et, par voie de conséquence, par une réduction de 30 % des achats de grumes par la Société nationale des bois du Gabon (SNBG), qui détient le monopole de la commercialisation des essences d’okoumé. Résultat: les chantiers forestiers tournent au ralenti et ont mis au chômage technique près de 4 000 salariés sur les 15 000 du secteur. Un décret adopté le 11 septembre, et libéralisant «pour une période transitoire» la commercialisation de l’okoumé à destination des marchés «non-traditionnels» — essentiellement l’Asie —, devrait permettre une légère reprise des ventes. Mais ces marchés, encore touchés par la crise, ne redémarrent que lentement. L’industrie minière est restée en dehors de cette récession. L’exploitation du manganèse et de l’uranium continue normalement, même si par un fâcheux hasard du calendrier, le site de Mounana, la principale mine d’uranium du pays, doit fermer ses portes dans le courant 99 pour cause de «gisement épuisé». Dans ce contexte de «vaches maigres», le Gabon encaisse le choc, «plutôt bien» juge un expert occidental. Pour la première fois, l’État n’a pas remboursé les échéances de sa dette (70 % du PIB) aux bailleurs de fonds internationaux, «mais ce pays, à la différence de beaucoup de ses voisins africains, n’a jusqu’à présent jamais bénéficié d’une annulation de ses créances», souligne ce diplomate. Pour prévenir un tarissement de ses ressources pétrolières, le gouvernement tente également de diversifier son économie et donne la priorité à de nouveaux secteurs d’activités: les mines, l’agriculture, la pêche et le tourisme. «Dans l’immédiat, le plus préoccupant consiste dans les conséquences sociales de la récession, qui pourraient plus peser dans la bataille présidentielle que n’importe quel discours de campagne», estime-t-on de même source. Le candidat Bongo le sait d’ailleurs parfaitement, qui n’a cessé de marteler pendant toute sa campagne que l’année 99 serait particulièrement difficile.
Baisse du prix du pétrole, chute des exportations de bois — les deux principales richesses du pays — le Gabon, qui vote dimanche pour élire son président, a déjà dû revoir à la baisse son budget 1998 et s’apprête à traverser une nouvelle période difficile jusqu’à l’an 2 000. La mauvaise année 1998 a mis en relief la vulnérabilité d’une économie basée sur...
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