Actualités - CHRONOLOGIE
Irak - Albright confirme le changement de politique US Les Etats-Unis veulent déboulonner Saddam Hussein
le 05 décembre 1998 à 00h00
Le secrétaire d’État Madeleine Albright a reconnu explicitement que les États-Unis avaient infléchi leur politique envers l’Irak et cherchaient désormais à renverser le régime en place depuis vingt ans à Bagdad. Cette politique vise désormais, au-delà d’un simple «endiguement» du régime de Saddam Hussein, aussi à «un changement de régime», a affirmé le secrétaire d’État Madeleine Albright dans un discours à l’université d’Emory à Atlanta. «Notre politique irakienne a été d’endiguer Saddam Hussein et cela a bien fonctionné ces sept dernières années», a déclaré le chef de la diplomatie américaine. Mais, a-t-elle ajouté, l’administration Clinton a «complété sa politique d’endiguement et l’a transformée en endiguement plus changement de régime». Selon Mme Albright, Washington a désormais le sentiment que «de plus en plus Saddam Hussein veut voir levées les sanctions» mais qu’il n’a pas l’intention de mettre fin à son programme d’armes de destruction massive. Washington, a-t-elle dit, collabore avec divers groupes d’opposition irakiens pour favoriser un changement de régime en Irak. «Nous consultons le Congrès pour voir quelle est la meilleure manière de le faire», a-t-elle ajouté. Le président Bill Clinton avait donné le signal de cet infléchissement il y a quinze jours, juste après avoir renoncé in extremis à une attaque contre l’Irak à la suite d’un revirement irakien. Mais il n’était pas allé jusqu’à reconnaître que Washington n’avait plus d’espoir de contraindre Saddam Hussein à respecter les résolutions de l’Onu qui lui imposent de se débarrasser de ses armes nucléaires, chimiques et bactériologiques. Par ailleurs, le Pentagone a qualifié jeudi de «complètement infondées» des accusations irakiennes selon lesquelles l’utilisation par Washington et Londres d’obus contenant de l’uranium affaibli lors de la guerre du Golfe a provoqué des cas de cancer chez des enfants irakiens. Des experts irakiens ont appelé jeudi à Bagdad à l’interdiction de ces obus et appelé à «entreprendre une action en justice (contre les États-Unis et la Grande-Bretagne) pour obtenir des compensations», à l’issue d’une conférence de deux jours consacrée aux effets de l’uranium affaibli sur la population en Irak. «Je pense que c’est complètement infondé», a déclaré le porte-parole du Pentagone Kenneth Bacon, tout en reconnaissant le recours généralisé à ce type de munitions par des chars et des avions de combat américains pendant la guerre du Golfe en 1991. «Je répondrais que la première menace à sa santé pour quelqu’un touché par un obus contenant de l’uranium affaibli était l’explosion du char dans lequel il se trouvait, et rien d’autre», a-t-il dit. «Nous ne pensons pas qu’une exposition normale à ces munitions provoque le cancer, et nous n’avons rien trouvé de semblable», a-t-il poursuivi. «Nous étudions encore les conséquences d’une exposition à l’uranium affaibli, mais dans le cas de la guerre du Golfe, nous ne pensons pas qu’il y ait un lien avec le cancer». Les participants au colloque à Bagdad ont également demandé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de déterminer le taux de pollution radioactive en Irak, dont le sud a été bombardé lors de la guerre du Golfe par des obus contenant de l’uranium affaibli. L’uranium affaibli est utilisé pour rendre les obus plus performants pour percer le blindage des chars d’assaut. Il est inflammable et dégage des substances radioactives. Bagdad a soulevé en mai le problème de ces obus, après avoir constaté une forte augmentation des cas de cancer et de déformations prénatales dans les régions du sud.Londres a également rejeté les accusations irakiennes, affirmant que les obus étaient trop peu nombreux et avaient été tirés trop loin des zones habitées pour pouvoir causer des problèmes.
Le secrétaire d’État Madeleine Albright a reconnu explicitement que les États-Unis avaient infléchi leur politique envers l’Irak et cherchaient désormais à renverser le régime en place depuis vingt ans à Bagdad. Cette politique vise désormais, au-delà d’un simple «endiguement» du régime de Saddam Hussein, aussi à «un changement de régime», a affirmé le secrétaire...
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