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Actualités - CHRONOLOGIE

Pétrole - Les cours du brut s'effondrent Les monarchies du Golfe se préparent à de sombres perspectives

Largement dépendantes du pétrole, les monarchies arabes du Golfe se préparent à de sombres perspectives économiques alors que les prix du brut ont atteint leur taux le plus bas depuis un quart de siècle. Le prix du Brent, baril de référence de la mer du Nord, a atteint cette semaine un nouveau plancher historique en clôturant à 10,21 dollars, alors que les analystes s’attendent à ce que les prix tombent sous les 10 dollars avant la fin de l’année. Après une année de chute persistante des cours du brut, la plupart des économies des pays du Golfe ont du mal à maintenir leurs programmes de dépenses, et certains se sont résignés à effectuer des coupes dans leurs budgets. L’effondrement sans précédent de ces cours devrait causer des difficultés à court terme et des problèmes socio-politiques vont affecter les pays producteurs de pétrole, selon des économistes au Koweit. Cet émirat membre de l’Opep a plaidé, après l’échec de la réunion du cartel la semaine dernière à Vienne, pour une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour, qui s’ajouterait aux 2,6 mbj déjà décidés par l’Opep. En novembre, le Koweit a proposé un programme de réformes qui prévoit notamment la réduction progressive des subventions sur l’eau et l’électricité, l’augmentation de 40% des prix des carburants, particulièrement bas dans ce pays, et l’arrêt de la prise en charge des frais de santé des étrangers. Le déficit budgétaire koweitien pour l’année fiscale en cours (juillet 1998-juillet 1999) est estimé à 6 milliards USD, le plus important que le pays ait connu depuis la guerre du Golfe de 1991 qui a mis fin à l’occupation irakienne. Au Qatar, qui s’est lourdement endetté pour mettre en place une importante infrastructure pétrolière, gazière et pétrochimique, les espoirs d’une croissance immédiate sont repoussés à plus tard. Le budget actuel du Qatar, qui possède les troisièmes réserves de gaz du monde, a été réduit de 35%. Des diplomates affirment que des réductions similaires dans les investissements et de 10% sur les dépenses sont prévues pour l’exercice 1999-2000. «Cela permettra d’insuffler une dose de réalisme dans la gestion du pays, de faire passer des programmes (de réformes) et de tenter de sevrer la population de l’État providence», a estimé un diplomate. Le royaume séoudien, premier producteur de pétrole du monde, a réduit ses dépenses et cherche des financements pour compenser la chute de ses revenus. Le déficit séoudien devrait atteindre cette année un total de 12 mds USD, contre 4,8 mds USD prévu initialement, selon un rapport de la Saudi British Bank. Les autorités ont décrété une hausse des tarifs sur les vols intérieurs de la compagnie nationale Saudi Arabian et des taxes aéroportuaires et il est question d’augmenter les tarifs de l’eau, de l’électricité et du téléphone. A Oman, le déficit du budget a augmenté de 234% au cours des sept premiers mois de l’année, par rapport à la même période de 1997, pour atteindre 313,8 millions USD, selon le ministre de l’Économie Ahmed ben Abdel Nabi Meki. Pour faire face à ces difficultés, Oman a sévèrement limité le recours aux expatriés, près d’un demi-million de personnes sur une population de deux millions. Même à Bahrein, le plus petit producteur de pétrole du Golfe, des mesures d’austérité ont été annoncées cette semaine par le ministères des Finances, et les dépenses d’investissements doivent être réduites. L’économie des Émirats arabes unis s’est montrée plus résistante que les autres dans le Golfe grâce notamment aux importantes réserves gazières et à une économie plus diversifiée. Les revenus pétroliers des Émirats, membres de l’Opep avec un quota de 2,15 mbj, constituent plus de 30% des revenus. Le budget fédéral pour 1998 prévoyait un déficit de 478 M USD, soit le double de l’année précédente, mais ce budget ne couvre qu’une petite partie des dépenses du pays.
Largement dépendantes du pétrole, les monarchies arabes du Golfe se préparent à de sombres perspectives économiques alors que les prix du brut ont atteint leur taux le plus bas depuis un quart de siècle. Le prix du Brent, baril de référence de la mer du Nord, a atteint cette semaine un nouveau plancher historique en clôturant à 10,21 dollars, alors que les analystes s’attendent à ce...