Actualités - CHRONOLOGIE
Cyclisme - Dopage Produits dopants chez les neuf coureurs Festina du Tour de France (photo)
le 28 novembre 1998 à 00h00
Les analyses médicales des prélèvements effectués sur les neuf coureurs de l’équipe Festina lors du dernier Tour de France établissent qu’ils ont tous pris des produits dopants, a-t-on appris vendredi de source proche de l’enquête. Les conclusions des examens sanguins, urinaires et capillaires seront communiquées mardi à Richard Virenque, Pascal Hervé et Laurent Brochard, parties civiles dans le dossier de dopage au sein de leur équipe, qui ont été convoqués chez le juge d’instruction de Lille Patrick Keil, selon une source judiciaire. Sur les neuf coureurs de Festina qui avaient été placés en garde à vue à Lyon le 23 juillet, sept avaient reconnu avoir pris des produits dopants et deux avaient nié, Richard Virenque et Pascal Hervé. L’équipe Festina avait été exclue du Tour de France le 17 juillet, à la suite de la découverte le 8 juillet d’une importante quantité de produits dopants dans la voiture du soigneur belge de l’équipe Willy Voet, à la frontière franco-belge. Interprétation «superficielle des chiffres» «Un taux d’hématocrite inférieur à 50 % ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de prise d’EPO», a-t-on indiqué de source proche de l’enquête. Des informations de presse avaient fait état vendredi matin d’un taux d’hématocrite de 49,3 % chez Richard Virenque. «Avec un suivi médical poussé, des prises très planifiées et des contrôles réguliers, des coureurs cyclistes arrivent à utiliser au maximum l’EPO en restant au-dessous du seuil légal de 50 %», a-t-on ajouté de même source. Les résultats des analyses publiés par la presse vendredi, qui démontreraient que Richard Virenque n’aurait pas pris de produit dopant avant le Tour, sont «partiels et incomplets», selon cette source qui a ajouté : «C’est une analyse trop rapide et superficielle des chiffres». «Seule une combinaison de plusieurs taux – hématocrite, fer, globules rouges... – permet de tirer des conclusions sur une éventuelle prise d’EPO», a-t-on poursuivi de même source. Les hormones de croissance sont «indétectables» et les anabolisants ne sont guère utilisés que par «des amateurs de gonflette», a-t-on rappelé de même source, en estimant que certaines informations publiées pourraient émaner des défenseurs des coureurs. Tous les TVM «un juge rémois» L’enquête judiciaire se poursuit et de nombreuses investigations vont être effectuées au cours des prochains mois, a-t-on précisé de même source. Willy Voet a été mis en examen pour infraction à la loi de 1989 sur les produits dopants, ainsi que le médecin de Festina Eric Ryckaert et le directeur sportif de l’équipe cycliste Bruno Roussel. À Reims, par ailleurs, on a appris vendredi auprès du parquet que les coureurs de l’équipe néerlandaise TVM seront entendus de nouveau par la police judiciaire en fin de semaine prochaine. Aucun coureur ne sera entendu à titre individuel sur d’éventuelles prises de cannabis ou d’amphétamines, a-t-on précisé. Cent quatre doses d’EPO avaient été saisies en mars à bord d’une voiture TVM. Le médecin de l’équipe, Andreï Mikhaïlov, est écroué depuis la fin juillet à Châlons-en-Champagne, tandis que le directeur sportif Cees Priem et le soigneur Jan Moor sont sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français. Réunion de Lausanne : Créer un front uni contre le dopage Le mouvement olympique devrait présenter un front uni, du 2 au 4 février à Lausanne, lors de la Conférence mondiale sur le dopage, même si trois fédérations internationales ont exprimé des réserves concernant le document de travail préparatoire adopté, vendredi à Lausanne. «Un pas en avant a été fait aujourd’hui», a notamment estimé le président du CIO, Juan Antonio Samaranch, sans chercher à dissimuler que la Fifa (football), l’ITF (tennis) et l’UCI (cyclisme) s’étaient montrées critiques, la question des sanctions n’étant pas le seul point de friction. «Ces fédérations vont à présent consulter leurs autorités. J’ai bon espoir de voir ces réserves prochainement levées», a-t-il poursuivi, assurant qu’un départ du mouvement olympique de ces trois fédérations n’était pas à l’ordre du jour. L’essentiel des débats portait, vendredi, sur le projet de code médical unique du CIO, ouvrage tendant à unifier les règles en matière de lutte contre le dopage. Lutter de manière légitime D’entrée, le président de l’Association des fédérations olympiques d’été (ASOIF), Primo Nebiolo, avait appelé à l’unité, demandant aux participants de montrer «le désir unanime du monde du sport de lutter contre le dopage de manière légitime et crédible». Il avait également souhaité voir triompher l’intérêt général. «Des sacrifices devront être faits. Mais, souvenez-vous, seuls vous êtes faibles et isolés. Ensemble, vous êtes forts», avait-il notamment plaidé. Pourtant, le point concernant les sanctions (deux ans de suspension en première infraction, à vie en cas de récidive) a provoqué une vive réaction de la part de Michel Zen-Ruffinen, secrétaire général de la Fifa. «Il faut clarifier ce point avant la conférence mondiale de février, a-t-il déclaré. Car, il y a un vrai risque de voir un tribunal civil ne pas accepter ce type de sanction. Selon les sports, certaines substances prohibées influencent très différemment le résultat. En droit, le caractère intentionnel ou non de l’infraction est pris en compte», a-t-il souligné. «Ce problème de sanctions, je peux faire avec», a assuré, de son côté, le président de l’UCI, Hein Verbruggen qui, en revanche, a souhaité «une uniformisation du nombre des contrôles» et une attention portée à l’incidence réelle des sanctions sur la carrière des sportifs, selon leur discipline. «Il ne faudrait pas que l’uniformisation des sanctions donne lieu à une discrimination». «Le CIO coopére, il ne menace pas» Mais, comme le président de l’ITF, Brian Tobin, il a formalisé son désaccord sur l’obligation faite aux fédérations de se conformer aux principes adoptés vendredi, sous peine d’exclusion éventuelle du programme olympique. «Le CIO coopére avec les fédérations, il ne les menace pas», a affirmé Juan Antonio Samaranch, pour tenter de calmer les craintes. Je suis convaincu que nous allons trouver un accord dans les semaines à venir. Le consensus quasi général recueilli vendredi auprès de 35 fédérations conviées permet au président du CIO d’envisager avec sérénité la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport. D’autant que cet aval vient après l’adhésion totale des Comités olympiques européens dans la lutte antidopage, obtenue le 13 novembre à Saint-Pétersbourg (Russie). Toutefois, il y a quatre ans, le CIO avait déjà adopté un code médical, même s’il n’avait pas le caractère contraignant du texte accepté vendredi. Or, les protestataires avaient été les mêmes. La mise en pratique des décisions prises pourrait donc s’avérer problématique.
Les analyses médicales des prélèvements effectués sur les neuf coureurs de l’équipe Festina lors du dernier Tour de France établissent qu’ils ont tous pris des produits dopants, a-t-on appris vendredi de source proche de l’enquête. Les conclusions des examens sanguins, urinaires et capillaires seront communiquées mardi à Richard Virenque, Pascal Hervé et Laurent Brochard, parties...
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