Actualités - CHRONOLOGIE
Ocalan - Des victimes déterminées à traduire en justice le chef du PKK Rome de plus en plus réticent à accorder le droit d'asile (photo)
le 27 novembre 1998 à 00h00
Le ministre italien des Affaires étrangères s’est explicitement prononcé jeudi contre l’octroi du droit d’asile au chef du PKK Abdullah Öcalan, expliquant que l’Italie ne souhaitait pas «se dérober à ses responsabilités en matière de lutte contre le terrorisme». L’octroi de l’asile politique à Öcalan «serait un acte politique, un acte gouvernemental, et je ne crois pas que cela soit possible», a déclaré M. Dini dans un entretien au Corriere della Sera. «L’asile politique est prévu quand une personne est persécutée pour ses idées. Le cas Öcalan est très différent», ce sont «des actes terroristes de nature volontaire» qui lui sont reprochés, a ajouté le ministre. Une commission dépendant du ministère de l’Intérieur italien doit se réunir prochainement pour examiner la demande d’asile du leader kurde, arrêté le 12 novembre à Rome et actuellement assigné à résidence près de la capitale. «La date de cette réunion n’est pas encore fixée, c’est une affaire toujours très délicate», a-t-on indiqué jeudi à la commission. L’idée de faire traduire en justice Abdullah Öcalan, poursuivi en Turquie et en Allemagne, semble faire son chemin à Rome. L’extradition en Turquie est exclue, en raison de la peine de mort toujours en vigueur dans ce pays, et l’Allemagne n’a toujours pas présenté de demande aux autorités italiennes. Mais d’autres hypothèses sont échafaudées. «Il existe des conventions du Conseil de l’Europe qui concernent le terrorisme, et qui prévoient de juger des personnes recherchées pour des actes de ce genre, dans un pays ou dans un autre. C’est une hypothèse que nous pourrions explorer», a ainsi déclaré M. Dini. Une autre solution, estiment les observateurs, serait un procès en Italie même, sur la base de plaintes de la part de victimes turques de la guérilla du PKK. M. Dini a, par ailleurs, démenti l’intention de Rome d’expulser le leader du PKK vers un pays tiers, qui pourrait être la Libye : «Si l’Italie expulsait Öcalan vers un pays totalement étranger à l’affaire, elle se déroberait à ses responsabilités en matière de lutte contre le terrorisme», a-t-il dit. L’arrivée à Rome, le 12 novembre, du chef du PKK, suscite par ailleurs de nombreuses interrogations, et quelques tiraillements au sein de la majorité italienne. La révélation, mercredi, qu’un parlementaire communiste, Ramon Mantovani, avait accompagné M. Öcalan de Moscou à Rome, a déclenché une polémique. Le chef de l’opposition de droite, Silvio Berlusconi, s’est empressé de dénoncer «le secours rouge» sur lequel Öcalan savait pouvoir compter en Italie, et a réclamé des «clarifications» au gouvernement. Le gouvernement, qui compte deux ministres communistes, a démenti catégoriquement avoir été au courant de l’arrivée d’Öcalan, version confirmée par M. Mantovani.
Le ministre italien des Affaires étrangères s’est explicitement prononcé jeudi contre l’octroi du droit d’asile au chef du PKK Abdullah Öcalan, expliquant que l’Italie ne souhaitait pas «se dérober à ses responsabilités en matière de lutte contre le terrorisme». L’octroi de l’asile politique à Öcalan «serait un acte politique, un acte gouvernemental, et je ne crois pas...
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