Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le Prix de la Liberté de la presse décerné à cinq reporters persécutés Le courage des journalistes récompensé

Le Prix de la liberté de la presse 98 a été décerné mardi soir à New York à des journalistes de cinq pays, dont une correspondante de l’AFP détenue en Érythrée, pour «leur courage et leur indépendance dans l’exercice de leur métier». Devant le gratin de la presse américaine et de nombreuses personnalités de la politique et des médias, le Committee to Protect Journalists (CPJ), l’organisation américaine de défense de la presse, a souligné l’absence de trois des lauréats lors de ce dîner de gala et donc «l’importance de protéger la liberté de la presse dans le monde». «La liberté de la presse ne se donne pas, elle s’arrache», a dit l’un des lauréats présents, Gremah Boucar, fondateur de la radio privée nigérienne Anfani qui émet en FM à Niamey en dépit de l’hostilité du régime du président Ibrahim Baré Maïnassara et de nombreux séjours en prison. «Le prix payé est élevé mais les choses changent et ont déja changé», notamment au Mexique, au Guatemala et au Pérou, s’est aussi félicité le journaliste d’investigation au quotidien La Prensa, Gustavo Gorriti, un Péruvien installé au Panama. Les reportages de M. Gorriti sur les liens entre le gouvernement et les trafiquants de drogue lui valent toujours actuellement un harcèlement permanent de la part des autorités panaméennes. Depuis le Belarus, qu’il n’a pas le droit de quitter, Pavel Sheremet (télévision russe ORT et Belarusskaya Delovaya Gazeta) a dénoncé, dans une cassette-vidéo diffusée mardi soir, «l’atmosphère de dictature et d’absence de liberté» dans laquelle travaille la presse dans cette ancienne république de l’URSS. Autre lauréat, Goenawan Mohamad (Indonésie, Tempo) a également fait parvenir un témoignage vidéo où il a salué les progrès accomplis depuis le départ du président Suharto, mais aussi l’immense tâche qui reste à accomplir pour consolider cette nouvelle liberté d’expression. Ruth Simon, correspondante de l’AFP déténue en Erythrée, est lauréate mais n’a pu témoigner. Mère de deux enfants, dont un en bas âge, Ruth Simon est en détention sans jugement depuis le 25 avril 1997. Le ministère des Affaires étrangères l’a accusée de désinformation mais aucune plainte formelle n’a été déposée contre elle. Les multiples interventions en sa faveur de l’AFP, de la France et de nombreuses personnalités internationales - dont la «First Lady» américaine Hillary Clinton - sont restées jusqu’à présent sans effet. Une poignée de manifestants ont aussi interrompu la soirée pour attirer l’attention du CPJ et des médias sur le sort aux États-Unis de Mumia Abu-Jamal, ancien journaliste noir, ancien membre des Black Panthers, condamné à mort en 1982 pour le meurtre d’un policier blanc de Philadelphie en 1981. Il s’affirme innocent et se considère prisonnier politique. Le patron du quotidien new yorkais Daily News et de l’hebdomadaire US News and World Report, Mortimer Zuckerman, a de son côté estimé que le pays le plus menacé aujourd’hui par un retour à la censure de la presse était la Russie. Le CPJ a déploré la mort pour la seule année 1998 de 19 journalistes dans l’exercice de leur métier. La soirée était orchestrée par le présentateur vedette du journal télévisé de la chaîne NBC, Tom Brokaw.
Le Prix de la liberté de la presse 98 a été décerné mardi soir à New York à des journalistes de cinq pays, dont une correspondante de l’AFP détenue en Érythrée, pour «leur courage et leur indépendance dans l’exercice de leur métier». Devant le gratin de la presse américaine et de nombreuses personnalités de la politique et des médias, le Committee to Protect Journalists...