Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Hommage national à la parlementaire assassinée (photo)

Quelque 5 000 personnes et de nombreuses personnalités politiques ont rendu un hommage ému mardi à Saint-Pétersbourg à Galina Starovoïtova, la parlementaire libérale assassinée vendredi soir par deux inconnus. La plupart des chefs de file du courant libéral en Russie étaient présents: les anciens Premiers ministres Sergueï Kirienko et Egor Gaïdar, l’ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov et le leader à la Douma (chambre basse du Parlement) du parti Notre Maison la Russie, Alexandre Chokhine. Le vice-Premier ministre Valentina Matvienko, le numéro deux de l’administration présidentielle Oleg Syssouïev et l’ancien Premier ministre Viktor Tchernomyrdine sont eux aussi venus se recueillir dans l’immense salle à colonnes de marbre gris et beige du musée d’Ethnographie, un ancien palais où se déroulent les obsèques officielles. «Galina a montré par ses actions qu’on peut vivre autrement qu’avant (sous le communisme). On l’a tuée parce qu’elle faisait peur, bien qu’elle soit une femme», a déclaré son fils Platon, une trentaine d’années, en retenant ses larmes. Le corps de Galina Starovoïtova reposait dans un cerceuil ouvert, comme le veut la tradition orthodoxe. Devant le cercueil, sa photo barrée de noir et quatre soldats au garde-à-vous. «Pardonnez-nous Galina de n’avoir pas su vous garder. Ce meurtre a choqué toute la Russie», a déclaré Mme Matvienko, en s’adressant à la défunte. De nombreux habitants anonymes de Saint-Pétersbourg étaient également là, certains portant des fleurs, d’autres pleurant. «Elle était honnête, courageuse. Elle osait dire publiquement ce que tout le monde pensait tout bas, ce que les autres avaient peur de dire», résume Guenrietta Arkhangelskaïa, une habitante de Saint-Pétersbourg. L’ancien vice-Premier ministre réformateur Boris Nemtsov, proche de Galina Starovoïtova, a déclaré: «Nous devons tout faire pour que l’ordre règne dans notre pays. Pas l’ordre des années staliniennes mais un ordre démocratique». L’enquête sur le meurtre de la parlementaire de Saint-Pétersbourg avance et la police «rassemble actuellement des éléments très importants», a déclaré mardi le ministre russe de l’Intérieur Sergueï Stepachine. M. Stepachine a souligné l’importance du témoignage fourni par Rouslan Linkov, l’assistant parlementaire de Galina Starovoïtova, qui se trouvait aux côtés de l’élue quand cette dernière a été tuée. Seul témoin du meurtre, M. Linkov, atteint d’une balle dans la tête et d’une autre dans le cou, est sorti du coma dimanche soir et est désormais en mesure de parler aux responsables de la police et du FSB (services secrets) qui mènent l’enquête sous le contrôle personnel du président russe Boris Eltsine. Galina Starovoïtova, 52 ans, grande figure de la vie politique connue pour son combat pour les droits de l’homme aux côtés d’André Sakharov et réputée pour son intégrité, a été tuée d’une rafale de pistolet-mitrailleur sur le palier de sa demeure vendredi soir par deux tueurs qui ont pris la fuite. Le FSB (ex-KGB) a estimé que les armes et la méthode utilisées par les deux tueurs témoignaient d’un travail de professionnels. La presse, quant à elle, dénonce «le vide du pouvoir» en Russie révélé par ce meurtre politique. Dans son éditorial, le quotidien des affaires Kommersant estime que «l’assassinat est l’illustration tragique du vide du pouvoir dans le pays», en soulignant «que le président (Boris Eltsine) doit revenir du néant» où ses interminables ennuis de santé l’ont placé.
Quelque 5 000 personnes et de nombreuses personnalités politiques ont rendu un hommage ému mardi à Saint-Pétersbourg à Galina Starovoïtova, la parlementaire libérale assassinée vendredi soir par deux inconnus. La plupart des chefs de file du courant libéral en Russie étaient présents: les anciens Premiers ministres Sergueï Kirienko et Egor Gaïdar, l’ancien vice-Premier ministre...