Le beaujolais nouveau, mis en vente jeudi à Oh., est un vin adulte, «équilibré, complexe et tout en nuances, qui préfigure ce que pourront être les grands crus» du Beaujolais, assure l’UIVB (Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais). «L’arôme de cassis est dominant», a estimé de son côté Gérard Canard, président de la Confrérie des compagnons du Beaujolais. Selon lui, «c’est un vin léger, très flatteur à l’œil en raison de sa robe rouge vif aux reflets violacés». «Les sensations sur la langue sont très douces et très charnelles», dit-il. Le primeur 1998 «est un bon millésime, né de façon inattendue car on annonçait un volume déficitaire et on craignait que les derniers incidents de la météo n’aient une influence néfaste sur la qualité, mais ce n’est pas du tout le cas», a poursuivi M. Canard. 1998 est un vin «aux arômes de fruits très mûrs» en raison des vendanges précoces cette année, et qui «retrouve son rôle d’échantillon» des vins du Beaujolais, a indiqué Michel Deflache, directeur de l’UIVB. C’est le résultat d’une «bonne harmonie entre le soleil, le mercure et la luminosité très importante pour l’évolution douce et voluptueuse d’une bonne maturation», a-t-il poursuivi. Il devrait s’en vendre cette année autant qu’en 1997 soit environ 60 millions de bouteilles (450 000 hectolitres), selon l’UIVB. Mais acheteurs et négociants ont passé, en octobre, des commandes en très forte progression, s’est félicité M. Deflache. Vient ensuite le Japon, dont les achats de beaujolais nouveau augmentent, selon les estimations, de façon spectaculaire (+ 400 %). En effet, 2,4 millions de bouteilles de beaujolais nouveau y ont été expédiées cette année. Cette croissance spectaculaire, entamée en 1995 après le boycottage lié aux essais nucléaires français, s’explique par «le French paradox», en vertu duquel «une consommation régulière de vin prévient des accidents cardiaques», a estimé M. Deflache. «Le Japon, très soucieux des questions de santé, est en train de devenir un pays consommateur de vin», a-t-il ajouté. «Il devrait taquiner la Grande-Bretagne à la troisième place» des meilleurs clients de beaujolais nouveau, après l’Allemagne (40% des exportations) et les Pays-Bas. Chine, Japon, Russie En Chine,un an après ses débuts officiels à Shanghai, le beaujolais nouveau fait une percée prudente et la plus grande confusion règne en matière d’appellations vinicoles. «Notre objectif est de vendre 10 000 hectolitrres en Chine en 2005» a indiqué à Pékin Maurice Large, président de l’Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais, qui reconnaît qu’il s’agit d’un objectif plutôt modeste, compte tenu de l’énormité du marché potentiel chinois. «Si chaque Chinois buvait un seul verre de beaujolais par an, ajoute-t-il, il ne resterait pratiquement plus rien de la production totale de beaujolais qui avoisine les 1,4 million d’hectolitres». Échaudés par les mésaventures d’autres producteurs de vins français, confrontés à des importateurs chinois peu sérieux, prêts à vendre n’importe quoi sous les étiquettes les plus variées, les producteurs de beaujolais ont opté pour une approche «réaliste» et «progressive». Ils ont néanmoins décidé de faire un grand coup médiatique en dépêchant en grande pompe quatre vignerons en tenue, avec quatre petits tonneaux de beaujolais nouveau sur la Grande Muraille de Chine, à environ 80 kilomètres au nord-est de Pékin. Tout le monde s’accorde à dire qu’il existe un véritable marché en Chine pour le vin rouge, régulièrement présenté par la presse chinoise comme ayant un effet bénéfique sur diverses maladies et notamment les maladies cardiaques. Plus de 600 marques de vins sont actuellement commercialisées en Chine dont beaucoup tentent de se faire passer pour des vins français ou italiens sous des appellations fantaisistes. Il existe actuellement encore plusieurs façons de traduire en chinois le mot Beaujolais. «Il nous faut un seul terme, se rapprochant le plus possible de la prononciation française, afin de pouvoir contraindre tous les opérateurs qui vendront du beaujolais à utiliser les mêmes idéogrammes» estime pour sa part M. Large qui précise que le terme retenu sera officiellement annoncé vendredi à Shanghai. À Moscou enfin, le beaujolais nouveau est arrivé et a commencé à être servi dans trois ou quatre restaurants français et vendu entre 20 et 25 dollars la bouteille dans des magasins d’alimentation réservés aux Russes fortunés.
Le beaujolais nouveau, mis en vente jeudi à Oh., est un vin adulte, «équilibré, complexe et tout en nuances, qui préfigure ce que pourront être les grands crus» du Beaujolais, assure l’UIVB (Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais). «L’arôme de cassis est dominant», a estimé de son côté Gérard Canard, président de la Confrérie des compagnons du Beaujolais. Selon lui, «c’est un vin léger, très flatteur à l’œil en raison de sa robe rouge vif aux reflets violacés». «Les sensations sur la langue sont très douces et très charnelles», dit-il. Le primeur 1998 «est un bon millésime, né de façon inattendue car on annonçait un volume déficitaire et on craignait que les derniers incidents de la météo n’aient une influence néfaste sur la qualité, mais ce n’est pas du tout le cas»,...