L’adoption par l’Afrique du Sud d’un programme d’achats d’armements à des fournisseurs européens donne un avantage décisif au consortium anglo-suédois British Aerospace-Saab pour placer dans ce pays son avion de combat JAS 39 Gripen, devant le français Dassault et l’allemand Dasa. Le vice-président sud-africain, Thabo Mbeki, a rendu publique mercredi une liste de «fournisseurs retenus» parmi lesquels BAe/Saab a été désigné pour l’achat de 28 avions de combat et 24 avions d’entraînement. S’il est conclu, ce contrat de 15 milliards de couronnes suédoises (1,94 millard de dollars) sera le premier réalisé à l’exportation par l’avionneur suédois engagé avec ses concurrents français, allemand et américains dans la course aux marchés militaires mondiaux. Avion de combat de quatrième génération combinant les fonctions d’interception, d’attaque et de reconnaissance, le Gripen était en lice sur le marché sud-africain avec le Mirage 2000 de Dassault et l’AT-2000 de Dasa. Jusqu’ici, le Gripen n’a décroché de contrat qu’auprès de l’armée de l’air suédoise qui en a commandé 204 exemplaires dans le cadre du renouvellement de sa flotte aérienne tactique. Pour transformer l’essai à l’issue des difficiles négociations sur le prix à venir avec le gouvernement sud-africain, Saab, filiale à 65 % d’Investor, principale holding de l’empire Wallenberg, offre avec son partenaire anglais des compensations industrielles estimées entre 27,5 et 40 mds KrS. Les plus grands groupes industriels suédois, dont ABB (ingénierie), Atlas Cpco (équipements industriels), Electrolux (télécommunications), Ikea (ameublement), Scania (BTP), SKF (roulements) et Volvo (automobile), tous contrôlés par le groupe Wallenberg, se sont ainsi engagés à mettre en œuvre sur place un certain nombre de projets industriels «clefs en mains», hors secteur de défense. Ces projets sont censés générer des exportations de l’ordre de 20 milliards de rands (3,75 mds USD) pour l’Afrique du Sud au cours des dix prochaines années. Le choix du gouvernement sud-africain met également le consortium anglo-suédois en première ligne auprès d’autres clients potentiels étrangers, dont la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, l’Autriche, les Philippines et le Chili, estiment les spécialistes. Dans ce dernier pays, le Premier ministre suédois avait apporté le soutien résolu de son gouvernement en plaidant, en janvier à Santiago devant le président Eduardo Frei, en faveur de la candidature de Saab pour la vente de 15 à 20 Gripen. La percée de BAe/Saab conforte en outre la position du consortium dans les négociations en cours sur la restructuration de l’industrie aéronautique européenne alors que la Suède est actuellement engagée dans la réorganisation de son industrie de défense. Les cinq principales entreprises du secteur, qui emploient quelque 14 000 personnes, ont réalisé, en 1997, un chiffre d’affaires de 14,3 mds KrS, dont 3,7 mds KrS à l’export. D’après les observateurs, les industriels du secteur s’inquiètent du rétrécissement du marché domestique suédois et pronostiquent la perte de 5 000 emplois au cours des trois prochaines années alors que les effectifs y ont déjà été réduits de moitié en dix ans.
L’adoption par l’Afrique du Sud d’un programme d’achats d’armements à des fournisseurs européens donne un avantage décisif au consortium anglo-suédois British Aerospace-Saab pour placer dans ce pays son avion de combat JAS 39 Gripen, devant le français Dassault et l’allemand Dasa. Le vice-président sud-africain, Thabo Mbeki, a rendu publique mercredi une liste de «fournisseurs retenus» parmi lesquels BAe/Saab a été désigné pour l’achat de 28 avions de combat et 24 avions d’entraînement. S’il est conclu, ce contrat de 15 milliards de couronnes suédoises (1,94 millard de dollars) sera le premier réalisé à l’exportation par l’avionneur suédois engagé avec ses concurrents français, allemand et américains dans la course aux marchés militaires mondiaux. Avion de combat de quatrième génération...