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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Ocalan - Rome embarrassé par la position US L'Italie appelle l'Europe au secours (photo)

L’Italie demande à l’Union européenne de lui «manifester sa solidarité» et l’appelle au secours pour résoudre l’affaire Öcalan, au moment où Washington affirme son soutien à la demande d’extradition turque du leader kurde. Le problème kurde «n’est pas un problème italo-turc, c’est un problème qui concerne l’Europe entière dont nous attendons une solidarité totale et active. Des messages d’encouragement nous parviennent déjà mais nous attendons des gestes politiques plus significatifs», a réaffirmé avec force et une certaine amertume le président du Conseil Massimo D’Alema. Venant d’apprendre qu’un Kurde avait tenté de s’immoler par le feu sur la place du Célio, M. D’Alema a répondu d’un ton sombre aux virulentes accusations du Premier ministre turc Mesut Yilmaz, accusant l’Italie de se faire complice du terrorisme : «l’Italie ne justifie pas le terrorisme et n’entend absolument pas s’en faire la complice» (...) L’arrivée d’Öcalan «est une situation que nous subissons, que nous n’avons pas entretenue. Nous subissons les conséquences d’un drame (...) que d’autres avaient le devoir de résoudre avec des moyens qui ne conduisent pas à l’exaspération actuelle». Le quotidien La Repubblica note cependant que l’appel du président du Conseil à l’Europe «est destiné à tomber dans le vide». «Même l’Allemagne se garde bien de demander l’extradition et ce qui arrive à Rome a certainement encouragé le gouvernement allemand à laisser entièrement cette affaire explosive dans les mains du gouvernement italien». Une solution à tout prix Plusieurs raisons objectives incitent le gouvernement italien à l’inquiétude : la présence de milliers de Kurdes sur une place de Rome dans un «sit-in» permanent, les risques que comportent les grèves de la faim ou les gestes désespérés comme celui du jeune Kurde Zulkuf Yilmaz qui a tenté mercredi de s’immoler par le feu, le risque d’incidents entre extrémistes kurdes et turcs. Un pourrissement de la situation est possible, les décisions de la justice sur la demande d’extradition et de la commission ad hoc sur la demande d’asile politique risquant de tarder à venir. Rome craint aussi un afflux de Kurdes venant de Turquie pour demander l’asile politique, et enfin des intimidations et de sérieuses difficultés pour ses intérêts économiques considérables en Turquie. Les milieux parlementaires ont tracé les contours de ce qui pourrait être une solution politique du problème kurde, telle qu’affirme le souhaiter lui-même Abdullah Öcalan : l’Europe pourrait promouvoir cette solution en faisant pression sur la Turquie, et, pourquoi pas, organiser une conférence internationale sur la question kurde. Pour le gouvernement italien, il faut que la Turquie brise un tabou en négociant avec l’ennemi, comme l’a fait Londres avec l’Ira. Cependant, M. D’Alema s’est bien gardé de reprendre à son compte dans ses discours l’idée d’une conférence internationale promue par l’Italie et l’Europe. Il s’agit d’abord d’éviter de fâcher encore plus Ankara et de désamorcer une bombe à retardement. Pour cela, M. D’Alema a insisté auprès du gouvernement turc pour dire que, dans un «Etat de droit» comme l’Italie, la justice est seule compétente pour étudier une demande d’extradition. Une mauvaise nouvelle supplémentaire est venue de Washington : dans la querelle qui oppose leurs deux alliés dans l’Otan – la Turquie et l’Italie –, les Etats-Unis, sans doute en partie pour des calculs stratégiques, paraissent avoir choisi la première. Le département d’État a indiqué qu’il était intervenu auprès de Rome pour estimer qu’Öcalan devrait être extradé. Washington reprend une partie de l’argumentation d’Ankara, en se déclarant «très sceptique» sur les promesses du leader kurde de renoncer au terrorisme, et qu’il ne doit y avoir «d’asile» dans aucun pays pour les terroristes.
L’Italie demande à l’Union européenne de lui «manifester sa solidarité» et l’appelle au secours pour résoudre l’affaire Öcalan, au moment où Washington affirme son soutien à la demande d’extradition turque du leader kurde. Le problème kurde «n’est pas un problème italo-turc, c’est un problème qui concerne l’Europe entière dont nous attendons une solidarité totale...