Actualités - CHRONOLOGIE
Universités - Les manifestants se plaignent des coûts élevés des frais d'inscription La grève estudiantine la plus importante de l'histoire d'Israël
le 20 novembre 1998 à 00h00
La grève étudiante qui empêche depuis un mois l’ouverture de l’année universitaire 1998/1999 est la plus importante de l’histoire d’Israël, bien que toute idéologie en soit absente.. Ni la contestation estudiantine en Europe et aux États-Unis, à la fin des années 60, ni le grand débat, au sein de la société israélienne, sur l’avenir des territoires occupés, n’ont jamais aussi bien réussi à mobiliser les étudiants israéliens. Il aura fallu un motif des plus prosaïques pour les faire descendre dans la rue: le coût élevé des frais d’inscription aux établissements d’enseignement supérieur, près de 3 000 dollars par an en moyenne. Les étudiants revendiquent une diminution de 50 % de ces frais qui, même s’ils ont toujours existé, n’ont cessé d’augmenter au fil des ans. Depuis dix jours, ils sont quelques dizaines d’étudiants à observer une grève de la faim face au domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem. Allongés sous une grande bâche installée sur un trottoir de la rue Balfour qui mène à la résidence officielle des présidents du Conseil, les grévistes, garçons et filles, sont habillés du tee-shirt blanc du mouvement frappé du slogan : «On réduit les frais scolaires!» Très affaiblis, ils boivent à même la bouteille de l’eau minérale distribuée par les organisateurs et peuvent à peine répondre aux questions, se contentant de balbutier qu’ils sont décidés à jeûner jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Des ambulances sont parquées à proximité, pour parer à toute éventualité. Mardi soir, lors d’une manifestation de soutien devant la municipalité de Jérusalem, à laquelle ont participé vingt mille étudiants, enseignants, lycéens, parents et artistes, un gréviste de la faim, Avi Laufer, qui venait d’appeler M. Netanyahu à «se réveiller avant qu’il n’y ait des victimes», s’est lui-même effondré et a été évacué à l’hôpital. Plus tard dans la soirée, cinq autres étudiants ont subi le même sort. Mercredi, un gréviste de la faim a été admis à l’hôpital Sorocca de Beer-Sheba dans un état qui a été qualifié de «sérieux». Signe de l’importance que revêt cette grève des étudiants en Israël: le soutien de plus en plus manifeste de la classe politique. Six députés, de droite et de gauche, ont ainsi participé mercredi à la grève de la faim en signe de solidarité. Le maire de Jérusalem Ehud Olmert (Likoud), le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak et le secrétaire de la centrale syndicale Histadrout Amir Peretz ont aussi apporté leur soutien au mouvement étudiant. «Si dans une semaine il n’y a pas d’accord, une grève générale sera décrétée dans le pays», a affirmé M. Peretz. Avant d’en arriver à la grève de la faim, les étudiants ont tout essayé, bloquant notamment les artères principales de Jérusalem et de Tel-Aviv, mais leurs manifestations n’ont abouti qu’à un déploiement exagéré de violence par la police, qui a appréhendé des dizaines d’entre eux. Jusqu’ici, les pourparlers avec le gouvernement n’ont rien donné. M. Netanyahu, qui a gardé le silence pendant trois semaines, a finalement chargé une commission ministérielle de trouver une solution au conflit, avant de mandater son directeur de cabinet, M. Moshé Leon. Celui-ci a qualifié de «totalement irréalistes» les revendications des étudiants et s’oppose toujours, tout comme le ministre des Finances Yaacov Neeman, à tout compromis qui consisterait en une subvention gouvernementale aux frais scolaires. Seule solution envisageable par les responsables: des bourses et des prêts longue durée aux étudiants les plus démunis. Beaucoup d’étudiants se plaignent que le gouvernement ait augmenté largement les subventions aux écoles religieuses juives, pour satisfaire ses alliés ultra-orthodoxes au Parlement, en négligeant les universités.
La grève étudiante qui empêche depuis un mois l’ouverture de l’année universitaire 1998/1999 est la plus importante de l’histoire d’Israël, bien que toute idéologie en soit absente.. Ni la contestation estudiantine en Europe et aux États-Unis, à la fin des années 60, ni le grand débat, au sein de la société israélienne, sur l’avenir des territoires occupés, n’ont jamais aussi bien réussi à mobiliser les étudiants israéliens. Il aura fallu un motif des plus prosaïques pour les faire descendre dans la rue: le coût élevé des frais d’inscription aux établissements d’enseignement supérieur, près de 3 000 dollars par an en moyenne. Les étudiants revendiquent une diminution de 50 % de ces frais qui, même s’ils ont toujours existé, n’ont cessé d’augmenter au fil des ans. Depuis dix jours, ils...
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