Les autorités israéliennes ont engagé une procédure pour permettre la saisie de 10 % des terres de Cisjordanie afin notamment d’y étendre des colonies, a indiqué jeudi la radio publique. Ces terres, qui ne sont pas détenues par des propriétaires privés, vont être déclarées «terres domaniales», ce qui permettra ensuite de les concéder à des colons, a ajouté la radio. Une procédure «accélérée» a été lancée par l’administration militaire israélienne, le conseiller juridique du gouvernement Eliakim Rubinstein, ainsi que par Amana, une organisation de colons. L’objectif, selon la radio, est de mener à bien ce changement de statut d’environ 50 000 hectares avant la fin des négociations sur le statut final des territoires palestiniens. Un des dirigeants du Conseil des implantations de Cisjordanie, principale organisation de colons, M. Shlomo Filberg, a confirmé qu’un plan visant à changer le statut d’une partie des terres de Cisjordanie avait été «relancé». «Ce projet avait été gelé par le précédent gouvernement travailliste de Yitzhak Rabin et nous l’avons désormais relancé», a-t-il expliqué à la radio. «Apparemment, les autorités israéliennes n’ont pas confiance dans la parole de Yasser Arafat (le président palestinien) et, en saisissant ces terres, ils souhaitent pouvoir réagir à une déclaration unilatérale d’un État palestinien», a ajouté M. Filberg. Le gouvernement de M. Benjamin Netanyahu a adopté l’accord de Wye Plantation signé avec l’Autorité palestinienne en menaçant toutefois de procéder à l’annexion de la majeure partie de la Cisjordanie au cas où M. Arafat proclamerait un État palestinien indépendant après le 4 mai 1999, date d’expiration du statut intérimaire d’autonomie. M. Ahmed Tibi, un conseiller de M. Arafat, a réagi en affirmant à la radio militaire que si ce projet de saisie de terre était mis à exécution en Cisjordanie il «s’agirait du plus grand vol du siècle». «Les Palestiniens ne resteront pas passifs et défendront leurs terres par tous les moyens», a-t-il prévenu. Dimanche dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères, Ariel Sharon, avait pressé les colons d’agrandir les implantations en s’installant sur les «collines» de Cisjordanie. «Il faut que tout le monde bouge, coure et s’empare de maximum de collines pour agrandir les implantations, car tout ce que nous prendrons restera à nous», a-t-il affirmé. «Tout ce dont nous ne nous emparerons pas leur reviendra (aux Palestiniens)», a ajouté M. Sharon, un des principaux artisans de la politique de colonisation des territoires palestiniens depuis l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en 1967. M. Sharon a fait ces déclarations avant le début des négociations sur le statut final des territoires palestiniens qu’il doit mener avec le numéro deux de l’OLP, M. Mahmoud Abbas (Abou Mazen). Ces négociations doivent notamment porter sur la création éventuelle d’un État palestinien et ses frontières, sur l’avenir de Jérusalem-Est annexé ainsi que des colonies de Cisjordanie. Des colons ont entendu l’appel de M. Sharon et commencé à installer ces derniers jours des implantations sauvages près de plusieurs colonies de Cisjordanie.
Les autorités israéliennes ont engagé une procédure pour permettre la saisie de 10 % des terres de Cisjordanie afin notamment d’y étendre des colonies, a indiqué jeudi la radio publique. Ces terres, qui ne sont pas détenues par des propriétaires privés, vont être déclarées «terres domaniales», ce qui permettra ensuite de les concéder à des colons, a ajouté la radio. Une procédure «accélérée» a été lancée par l’administration militaire israélienne, le conseiller juridique du gouvernement Eliakim Rubinstein, ainsi que par Amana, une organisation de colons. L’objectif, selon la radio, est de mener à bien ce changement de statut d’environ 50 000 hectares avant la fin des négociations sur le statut final des territoires palestiniens. Un des dirigeants du Conseil des implantations de Cisjordanie, principale...