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Actualités - REPORTAGE

Société - Agressions de plus en plus fréquentes Les femmes se mettent à l'autodéfense (photo)

Les agressions contre les femmes, c’est une escalade incessante. Qu’elles soient physiques ou simplement morales, elles laissent des traces déplaisantes et parfois traumatisantes dans l’esprit des victimes. Pour y parer, des cours d’autodéfense adaptés aux différentes situations, qui peuvent faire face aux femmes, sont désormais prévus. La personne à l’origine de l’idée est M. Georges Yirikian, un instructeur qualifié, diplômé de la «Japan Karate Association». Son but : éliminer la peur de l’esprit des femmes et leur donner les moyens de lutter au besoin. La nuit ou en plein jour, les accidents se multiplient : au moment de l’agression, pas d’autre protection que celle que l’on peut assurer soi-même et la panique est la pire ennemie. C’est en étudiant des cas vécus et en écoutant les expériences des femmes agressées que M. Yirikian a conçu son cours. «Les femmes n’ont pas besoin de cours de karaté évolué pendant quatre ans», dit-il. «Elles n’ont pas le temps de s’entraîner aussi longuement et elles ne pourront pas recourir à des techniques compliquées en cas d’agression. Voilà pourquoi j’ai pensé à un cours de “self defense” pur qui soit très adapté aux situations qu’elles peuvent rencontrer et à leur propre capacité». M. Yirikian définit deux objectifs à ces cours : Donner confiance aux femmes contre les gens qui les harcèlent. Elles apprendront à ne plus avoir peur, à contrer les voyous et à leur répondre. De cette façon, elles pourront en décourager plus d’un et éviter les désagréments. Leur apprendre à mettre hors de combat n’importe quel assaillant en le dissuadant d’un geste habile. «En d’autres termes, je compte donner des instructions autant psychologiques que physiques», souligne-t-il. Les armes que les femmes apprendront à utiliser dans ce cours, ce sont leurs armes naturelles et tout ce qu’elles peuvent avoir sur elle. Cela va du sac, du parapluie et des talons aiguilles aux mains, ongles… Bref, une vue réaliste des choses telles qu’elles pourraient se présenter dans la réalité. «La femme apprend à explorer des capacités qu’elle ne soupçonnait pas en elle mais, en même temps, je ne lui donne pas d’instructions superflues, des mouvements dont elle n’aura à l’évidence jamais besoin», dit M.Yirikian. La force physique ne compte pas Qu’en est-il de la force physique? L’instructeur formé par des maîtres japonais répond : «Je ne mise pas sur la force physique. 99% des individus, hommes ou femmes, ne connaissent pas le corps humain. Il y a des parties vitales très délicates qui ont autant de points faibles et qu’on peut atteindre par des techniques appropriées. En fait, l’élément primordial est la rapidité des mouvements. Ce que je tenterai de communiquer à mes futures élèves, c’est l’anticipation lors d’une attaque. Il faut qu’elles agissent rapidement avant que leur agresseur ne les ait immobilisées. Si elles lui font vraiment mal, il s’enfuira sans aucun doute. Si les agresseurs sont nombreux, elle aura beaucoup de chances d’effrayer les autres en neutralisant le premier». «L’avantage de mes élèves sur les voyous qui les attaquent, c’est que ces derniers ne prennent pas des cours chez moi et ne comprendront pas ce qui leur arrive!» ironise-t-il. Sur quoi s’entraîneront les futurs samouraïs des rues ? «Elles pourront s’entraîner sur moi, sur d’autres personnes ou sur elles-mêmes, en faisant attention à ne pas se faire mal, ou encore sur des objets divers», explique M. Yirikian. «Mais il faut préciser que c’est moi qui serai leur instructeur et que je suis qualifié pour cela. Je ne serai pas un simple professeur mais je serai présent si elles ont besoin d’un conseil au téléphone un jour». Les cours se dérouleront au collège du Sacré-Cœur de Gemmayzé, à l’Académie des arts martiaux où des cours de karaté sont également donnés. M. Yirikian y sera présent tous les jours de 15h30 à 21h. Les cours seront donnés à raison d’une heure par jour. L’instructeur conseille un an de pratique pour pouvoir vraiment maîtriser toutes les techniques. La cotisation est annuelle, d’environ 60 dollars par mois (soit 3 dollars par cours ou environ 1000 dollars par an si l’on préfère). Pour les inscriptions, il faut s’adresser à M. Yirikian dans son magasin Kamikaze, à Dora, ou à l’académie à partir du 7 décembre (date de début des cours). Des personnes de tous les âges peuvent y participer. Chaque cours pourra comporter facilement une cinquantaine d’élèves. Armes naturelles Mais au bout de combien de temps la personne devient-elle performante? M. Yirikian précise : «Chaque leçon donne beaucoup de potentialité à l’élève. Cependant, je crois qu’au bout d’un mois assidu, la femme pourra déjà mettre un assaillant hors de combat». En réponse à une question, il dit : «Ce qu’on apprend lors de ces cours, c’est pour la vie. Ça ne s’oublie pas». Est-il confiant dans l’intérêt que manifesteront les femmes pour ces cours ? «Je suis sûr qu’il y a un besoin de plus en plus pressant pour ce genre de cours. Les femmes subissent des agressions nombreuses et se renseignent de plus en plus souvent sur les sprays anti-agression ou les petits revolvers. Mais ces armes sont dangereuses à manier et souvent inutiles au moment critique. D’ailleurs, il faut préciser que tous les agresseurs ne sont pas de parfaits inconnus. Quelquefois, la femme peut être harcelée par une personne qu’elle connaît vaguement, qu’elle a rencontrée dans un bar ou une boîte de nuit. Elle pourra alors dissuader le gêneur d’un petit geste habile ou d’une réponse appropriée. Cela permet aux très jeunes filles notamment de ne pas être traumatisées par une mauvaise expérience et d’être assez fortes pour riposter». En conclusion, M. Yirikian cite un détail qui lui tient à cœur : «Je sais que beaucoup de femmes ont été agressées sans jamais oser l’avouer par honte ou par peur. Il faut qu’elles dépassent cette peur. D’autre part, aucune femme ne peut se sentir étrangère à ce genre de situation. Les agresseurs ne font aucune distinction entre leurs victimes potentielles».
Les agressions contre les femmes, c’est une escalade incessante. Qu’elles soient physiques ou simplement morales, elles laissent des traces déplaisantes et parfois traumatisantes dans l’esprit des victimes. Pour y parer, des cours d’autodéfense adaptés aux différentes situations, qui peuvent faire face aux femmes, sont désormais prévus. La personne à l’origine de l’idée est M. Georges Yirikian, un instructeur qualifié, diplômé de la «Japan Karate Association». Son but : éliminer la peur de l’esprit des femmes et leur donner les moyens de lutter au besoin. La nuit ou en plein jour, les accidents se multiplient : au moment de l’agression, pas d’autre protection que celle que l’on peut assurer soi-même et la panique est la pire ennemie. C’est en étudiant des cas vécus et en écoutant les expériences...